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32                         GAI.LIA AURIFERA.

des sciences n'a été appliqué a ce mode de trouver le pré-
cieux métal. Le travail manuel de l'orpailleur est resté ce
qu'il était il y a mille ans. Bien plus, nous pensons que les
femmes gauloises et les orpailleurs du xvme siècle ne procé-
daient pas autrement. Aussi, quelles journées misérables :
1 fr., 1 fr. 50, quelquefois 2 ou 3 fr.
   Si l'on avait abandonné les lavages d'or de l'Oural aux
simples orpailleurs, si la Russie n'avait pas introduit dans
la recherche du métal précieux un système régulier aidé de
la science moderne et de grands capitaux, jamais les lavages
n'auraient atteint un aussi rapide et immense succès (1).
   Depuis longtemps le procédé de lavage des orpailleurs,
spécialement de ceux, du Rhin, n'a guère subi de modifica-
tions, car aujourd'hui il est encore à peu près tel qu'il a été
décrit en 1582 par Heberer, et en 1718 par Réaumur (2).
   Yoici, en peu de mots, en quoi il consiste : on se sert
d'une table inclinée, ayant deux mètres de longueur sur un
mètre de large, laquelle est couverte d'un drap de laine a
longs poils. Ce drap, qui sert à Lyon à faire les manteaux
des rouliers, s'appelle drap de Souabe en Allemagne, les
rouliers allemands et les Tyroliens s'en servent aussi de
manteau.
   Cette table est inclinée de 10 a 12 degrés. A la tête de la
table se place une claie d'osier dont les baguettes sont espa-
cées de 2 centimètres ; après que l'orpailleur a chargé du
gravier sur cette claie, il l'arrose avec de l'eau. Il fait ainsi
passer a travers la claie et sur la table tous les cailloux de


  (1) En 1847, la Russie a lavé pour 77 millions de francs au moyen de
50,000 ouvriers, ce qui fait 1,540 fr. par ouvrier. En mettant l'année à
200 jours, à cause des froids, on a 7 fr. 50 c. par ouvrier. (An. des Mines,
1849, p. 16).
  (2) An. des Mines, 1846, p. 10 et suivantes.