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n. PIE 481 peut être surpris que son autorité soit grande, et qu'il ré- pande, ainsi que ledit Sfruvius, beaucoup de lumière sur l'histoire d'Allemagne. Pour compléter la description topo- graphique de celte dernière partie de l'Europe, il faut y joindre quelques pages de l'écrit intitulé : De morïbus gcr- manorum, où l'auteur passe en revue en courant les prin- cipales cités de la Germanie, en les marquant, chacune à son tour, du signe caractéristique qui les dislingue. Le bruit de l'éloquence d'iEnéas Sylvius est arrivé jus- qu'à nous. Quand je parle d'éloquence, je n'entends point cette élévation de pensée et cette chaleur de style qui font dire d'un écrivain qu'il est éloquent, j'enlends celle éloquence qui s'exprime en public, accompagnée du débit et du geste. Gregorio LolHo dit d'iEnéas Sylvius : Eral in eo summa vis dicendi qualem œlate noslra, pace omnium dixerim, nemo attigit, nec puto quempiam ullo unquam lempore exlitisse, cujus eloquenlia tam mullis se vivenlc, non dicam homini- bus sed nationibus patuerit (1). Si l'on retranche de cet éloge l'emphase italienne dont il est empreint, il ressort qu'iEnéas Sylvius a été l'homme le plus éloquent qu'on eût vu depuis longtemps. Effectivement, à partir de saint Bernard qui électrisa, par sa parole, les pères dos Conciles, les peuples assemblés et les Conseils des princes, l'histoire perd la trace de la véritable éloquence. On la retrouve à peine au com- mencement du XVe siècle, dans les nombreux orateurs qui parurent à Piseet à Constance; la langue, le goût, l'érudi- tion, tout y est encore barbare. Pourtant à quelques rayons qui percent par intervalle l'obscurité, on sent qu'il y a un mouvement et comme un travail des esprits pour arriver à bien dire. Douze ans plus tard, à Bâle, les effets de ce tra- vail se montrent avec éclat. Les hommes qui paraissent à ( t ) Epist. XLVU ap. Epist. Jac. Card. Pap. 31