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420 BABIL, LITTÉRAIRE. étaient écrits en arabe ; les uns, impatients de consulter la cote des changes; les autres, charmées de lire la liste des mariages et toutes ces petites annonces faites pour entre- tenir les conversations féminines et en éveiller les cancans. La forme môme des journaux plaide en leur faveur; ils ne se présentent point carrément comme un livre, effrayants d'o- bésité, terribles de format; non, ce sont deux simples feuil- les, et deux feuilles encore remplies de mille choses diffé- rentes et ne traînant pas l'attention du lecteur , durant des heures, sur le même sujet, comme le fait un in-octavo. Là , ainsi que dans l'ananas, on trouve le goût que l'on veut. Désirez-vous de la politique? voyez au premier étage. Sou- haitez-vous un peu de littérature? passez au feuilleton du rez-de-chaussée. Enfin, voulez-vous connaître l'état du monde? parcourez le corps du papier, et il vous offrira le reflet des choses de notre terre, qu'il porte dans ses colonnes comme Atlas la portait sur ses épaules. La manière même dont un journal nous parvient esl en quelque sorte séduisante : confié à la poste, elle nous le livre enlourôdes lettres que nous adresse l'amitié; il participe à l'intérêt et à la curiosité que celles- ci nous inspirent; il répond en paraissant à un besoin qu'il engendra lui-même, et la chose est si vraie, que je connais dans mon voisinage une dame charmante à laquelle le retard de l'arrivée de son journal donne des crises de nerfs ; chacun de nous,sans prendre la chose ainsi au grandsérieux, est dé- sappointé, s'il ne reçoit pas le sien à heure fixe. Serai-je taxé d'exagération en assurant que notre inno- cente Feuille d'avis est attendue avec impatience et reçue avec joie par la majeure partie de ses nombreux abonnés ? Oui, j'ai vu des lecteurs de ce Moniteur de la propriété, trouver des charmes dans la connaissance qu'ils y acqué- raient des exploits d'huissiers, des purgalions d'hypothèques, des appartements et des chambres à louer. Le chapitre des