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                    POÉSIE.                          44
L'autre plus fin, plus doux, plus naturel,
Du cœur souvent touche la corde tendre,

Fils débauchés de pères avisés^
Valets fripons, courtisanes avides,
Prêteurs d'argent aux intérêts sordides,
Vieillards choyés, battus, dévalisés,
Filles de bien, dans une nuit obscure
Dont un ivrogne a rompu la ceinture,
Soldats vantards, parasites gourmands !
Grouillez, pleurez, riez, il en est temps !

L'on ne saurait à quel rire fantasque
Pousse notre homme un invisible auteur,
En modulant ses lazzis sous le masque.
Son front tout pâle a repris sa couleur,
Par un gros ris sa bouche s'écarquille,
Son Å“il de joie en son orbite brille,
Jambes en l'air, les pieds au ciel tendus.
De ses deux mains et se tenant le ventre,
On l'entendrait dire : — Assez ! Assez ! diantre !
Si ses accents pouvaient être entendus:
Assez ! Messieurs ! assez je n'en peux plus !


De bons parents, sur un conseil honnête,
Prirent pitié de cette pauvre tête,
Considérant comme un excès d'horreur
A sa façon qu'un homme eût du bonheur.

On lui donna la drogue d'Antycire,
On le plongea dans de grands bains glacés,
On lui laissa du sang encore assez
Pour qu'il vécût, du moins qu'on le pût dire,
Et chaque jour de système changeant
On le traita, tant qu'il eut de l'argent ;
N'en ayant plus, il guérit de misère.