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                  ESQUISSE SUR M. D'AIGUEPERSE.               155

 vil tous les Français recevoir du Saint-Père cet accueil qui
 prouve que Rome est la capitale du monde chrétien, et que
 tout exilé y retrouve une patrie. A son retour, il lut à la
 Société littéraire une Description classique de l'Italie ; il en
 a détaché, pour le publier, un chapitre de vingt pages, sur
 les manuscrits conservés à Naples, à Florence et à Rome.
 Pas une seule phrase n'est à retrancher de sa narration ; son
 lecteur s'associe a sa félicité d'avoir touché, de ses mains, le
 manuscrit de Tacite, payé 500 écus d'or par Léon X.
     Il revitRome en 1853 ; il en refit le tableau. 11 s'applau-
 dissait de ce qu'une aimée française assurait le salut de la
 ville éternelle, que les Gaulois auraient pu éiouffer en son
 berceau. Là, il s'entretenait avec le cardinal Angelo Mai,
 vieillard vénérable, savant collègue du célèbre Mezzophanti.
 Il en reçoit la bénédiction qu'il lui avait demandée; et, en
 se relevant, son attendrissement s'accroît d'être embrassé par
 un illustre prince de l'Eglise romaine.
    Entré, en 1855, à l'Académie de Lyon, son discours de
 réception fut un Coup d'œil sur les belles-lettres, les sciences
et les arts, que Rome vit en décadence sous ses empereurs
successeurs de Tibère, et renaître avec les Pères de l'Église.
Il le termina par la traduction en vers du passage où Glaudien
 reconnaît, au supplice de Rufïin, la justice des dieux. Les
Hébreux pensaient qu'un méchant qui triomphe, est une
victime engraissée pour l'éternité. C'est ainsi que s'explique
encore aujourd'hui la mort de Louis XVI sur l'échafaud, et
la vie entière de tel autre souverain sur un trône.
   En 1859, M. D'Aigueperse fit la biographie de M. Comar-
mond, son collègue à l'Académie ; il avait été associé à ses
fonctions de conservateur du Musée d'archéologie de Lyon ;
il avait en outre été son condisciple à la maison de l'Enfance
à la Groiï-Rousse. Celte circonstance reporta sa pensée sur
M. de Lamartine, élevé avec eux, à la môme institution.