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ÉLOGE DE VICTOR VIBERT. 433 regrettons que la gravure d'après le beau dessin de la Fierge à Vœillet, terminée par ses deux élèves, MM. Lehmann et Chevron, non sans mérite, n'ait pu l'être par lui-même. Ne pouvant trouver le temps de graver notre beau tableau du Pérugin, l'Ascension de Noire Seigneur, Vibert le fit graver par l'un, de ses plus habiles élèves actuellement son suc- cesseur, M. Danguin, qui, aidé de ses conseils, a réussi dans cette tâche difficile. A la suite de ce long (ravail du Bien et du Mal, Vibert avait acquis une grande expérience. 11 se sentait à l'aise, il commençait avec liberté et bonheur une nouvelle gravure d'après la Mère du Sauveur, chef-d'œuvre de la chapelle des Litanies. C'était devant les cartons faits par Orsel et d'après lesquels il avait peint que Vibert gravait, lisant en ces nobles feuilles comme en un livre ouvert. Déjà , il avait reporté sur le cuivre le trait de ces premiers travaux. Ainsi que son ami M. Duban, qui donne en ce moment pour base à la hardiesse de ses conceptions l'expérience d'une science acquise, Vibert, dans ce dernier travail, osait beaucoup. Il eût laissé a tous la conviction de sa supériorité fécondée par les longs labeurs précédents, mais il a fallu quitter tout cela et laisser a d'autres le soin de faire fructifier ses doctrines et guider les élèves dans la voie qu'il leur avait ouverte !... Une des qualités les plus essentielles du graveur, celle qui fait surtout le caractère distinctif de Vibert, et qu'on remarque principalement dans ses belles études faites en Italie d'après Raphaël, c'est la science dans le dessin. Aussi, l'Administration était trop désireuse de conserver de pareils modèles pour ne pas s'empresser de les placer dans notre musée lyonnais. Parmi les quatre qui sont tirées de la célèbre fresque nommée La Discute sur le Saint-Sacrement, une surtout l'emporte sur les autres pour l'harmonie de l'ensemble. C'est