page suivante »
LE PAGUS DE CONDATE. 273 soit pour la colonie qu'il avait conduite sur le. territoire lyonnais. S'il y avait une ville gauloise au confluent du Rhône et de la Saône, avant la conquête des Gaules par Jules César, je crois qu'elle portait le nom de Lygdon, qui se sera changé en celui de Lyon par élision ; car le nom celtique de Lyon me paraît s'être conservé dans le manuscrit des Pandectes, que les Florentins découvrirent à Pise, en 1406, lorsqu'ils firent la conquête de cette ville. Dans ce manuscrit, les Lyonnais sont nommés Lygdonenses ; plusieurs anciens géo- graphes nomment le golfe de Lyon sinus Lygdonensis. Le nom de Lyon ne dérive pas de Lugdunum, mais du nom gaulois que portait cette ville, et que les Romains traduisirent d'abord par Lugudunum, et ensuite par Lugdunum. Il ne faut pas croire que, du temps des Romains, parce que la langue latine était usitée dans les actes officiels et parmi les citoyens romains de la population lyonnaise, la langue gau- loise ait disparu parmi les populations indigènes, el qu'elle ne se soit pas conservée en partie jusqu'au moment où se forma la langue dite romane, qui, dans le Lyonnais, le Forez et le Beaujolais, dut se composer de mots celtes, latins, burgondes et franks, empruntés aux langues des peuples qui avaient successivement occupé notre province. Saint Irénée, qui vint a Lyon sur la fin du deuxième siècle, c'est-à -dire lorsque les Romains étaient en possession de cette ville depuis plus de deux siècles, nous apprend qu'a son arrivée a Lyon, il fut obligé d'apprendre la langue des Gaulois (1). L'existence de Lyon, avant l'invasion romaine dans les Gaules, a été admise par plusieurs écrivains qui ont présumé avec raison que l'emplacement de cette ville, si favorable- (I) Traité des hérésies, 1. 18