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232 TRAITRE OU HÉROS. comparée à la noblesse inférieure de Pologne. Les familles qui la composent, habitent de préférence les villes où elles forment une partie justement considérée de la population, et où leurs membres remplissent les principaux emplois du barreau et de la magistrature. On en rencontre également un nombre plus ou moins notable dans presque tous les vil- lages de Fîle. Don Antonio Monlalva était fils unique d'une de ces fa- milles retirée à Cabras, et y vivant, quoique sans faste, dans la plus honorable aisance. II avait vingt ans et se destinait à la magistrature. Il ter- minait ses études de droit à l'Université de Sassari, chez un vieil oncle, ancien magistral lui-même et qui avait pour ce neveu toute l'ambition et toute la jalouse sollicitude d'un père. Antonio était un brillant cavalier à qui son séjour à Sassari et sa fréquentation de la société aristocratique de cette capi- tale, avait donné une élégance de manières qui en faisait le modèle jalousé de tous les jeunes gens de la contrée. Il ne pouvait manquer de se ranger parmi les adorateurs de Thérésina. Jeune, bien fait et galant, il plut sans beaucoup de peine à la jeune fille ; riche et noble, sa recherche flatta l'orgueil et l'ambition des Malipierri. Tout contribuait à rapprocher deux cœurs qui semblaient faits l'un pour l'autre. La poésie, je l'ai déjà dit, constitue une des jouissances les plus caractéristiques des réunions sardes ; elle devait former un attrait de plus entre les deux jeunes gens. Certains tra- vaux agricoles, l'épluchage de la laine brute, par exemple, se font en commun par le moyen d'une invitation aux pa- rents, aux voisins et aux amis convoqués à cet effet. Les femmes, et surtout les jeunes filles y interviennent en