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                             A LVONo                           403
   L'église de Saint-Nizier, dont la construction dérive essentiel-
lement de celle de notre primatiale et qui lui a emprunté ses
dispositions de plan et sa distribution intérieure de deux étages
de tribunes, présente les mêmes rapports quant à la toiture
principale ; on y retrouve, comme à Saint-Jean, la même in-
clinaison dans la charpente des basses nefs, et par conséquent
l'idée bien arrêtée de la part des constructeurs pour un comble
de pente semblable.
   M. Benoît, nous le comprenons, a pu s'autoriser du pignon
central de la façade de Saint-Jean pour l'admettre sans difficulté
dans sa restauration de l'église de Saint-Nizier et de celle des
Cordeliers ; ceci est fâcheux ; cette méprise est regrettable, car
ce qu'il importe de conserver avant tout, et ce qui est le plus
précieux aux yeux de la science, c'est la physionomie native,
c'est le type original de nos monuments religieux des diverses
provinces de France.
    Même au point de vue artistique, nous ne devons pas désirer
pour nos églises gothiques de Lyon une toiture à grande pente,
car les rampants ardoisés éteindraient infailliblement l'effet si
pittoresque des pinacles, des clochetons, des festons délicats
qui bordent le haut des nefs, qui couronnent les absides et que
l'on voit encore aujourd'hui avec plaisir,se détacher sur le fond
transparent de l'azur du ciel.
    Rien d'ailleurs dans nos contrées ne motive l'emploi des toi-
tures surélevées ; nous n'avons pas à redouter pour nos mo-
numents, les agglomérations des neiges si fréquentes dans le
nord, et qui séjournent longtemps sur les combles des édifices.
Ce serait une erreur de croire d'ailleurs que le style ogival ne
peut être dignement interprêté sans l'adoption de toits aigus,
et qu'ils en sont le complément obligé.
    Au reste, sous le rapport du beau, la question est difficile
à résoudre, et si nous en jugeons par des exemples qui font
autorité en cette matière, nous verrons que les grandes toi-
tures ne satisfaisaient pas toujours complètement les architectes
 de nos basiliques du nord. Souvent même ils se sont ingéniés
 à les dissimuler, non pas au moyen de pignons élancés, mais