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ARQUEBUSIERS DE LYON. 29 du fronton, des corniches ; et, à droite et à gauche, deux grandes fleurs de lis, posées au dessus des armoiries, en furent remplies. On en avoit aussi attaché aux corniches, au dessous des barraques, de même que sur les monlans de la balustrade et sur les pots à feu. L'entrée du camp ne fut pas oubliée : deux grandes étoiles, posées sur les corps de garde, esloienl garnies de ces lampions. Dans le tems qu'un nombre d'ouvriers estoient occupés à cette opération, les tables furent placées et bien affermies. La figure esloil celle d'un fer-à -cheval, laquelle, dès l'entrée des logemens, s'étendoit en ovale tout au long, jusqu'à la grande salle, ce qui formoit une table de deux cent cinquante pieds de pourtour, et qui avoit quatre pieds et demy de lon- gueur. Elle fut couverte de nappes, et les domestiques servans décorés de rubans. Dans les deux côtés de la salle, on disposa, à la gauche, une place pour la glace et les vins, et, à la droite, une table pour le service ; et un nombre de valets estoient de même préparés pour le service des convives du festin. Tandis qu'on n'oublioit rien pour le service de la table, on travailloit à en exciter !a joye par le bruit des canons et des boètes, qu'on devoit amener au bout du pas pour tirer au signal qui seroit donné, lors des santés qui seraient bues, ce qui fut exécuté avec un grand ordre. Ce fut vers les dix heures que les officiers de cuisine et de l'office servirent les tables. La quantité de convives et le tumultene purent permettre que l'ordre du service d'un fes- tin fût observé. On ne servit qu'un ambigu, mais délicat et abondant : délicat, car les meilleurs et plus employés traiteurs s'en estoient chargés. Ils avaient rassemblé tout ce qu'on pouvoit servir d'excellent dans la saison, et l'avoient assai- sonné du meilleur goût. A la délicatesse estoil joint un service abondant, puisque les tables furent couvertes de quatre cent quarante-cinq plats, sans les hors d'eeuvre. La propreté et le