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DEMPTÉZIEU. 143 e Vers le commencement du X , siècle, les Alleman, ainsi que les Béranger, les Lombard, et les Eynard, (aujourd'hui Montaynard,) furent, dit-on, appelés par Isarn, évêque de Grenoble, pour chasser une nation payenne, genlem paga- nam (disent les vieux cartulaires) laquelle avait ravagé le Graisivaudan et occupé Grenoble pendant un assez long espace de temps. Tout tend a démontrer qu'il s'agit ici des Sarrasins, qui, lors de leur seconde invasion en France, occupèrent la Provence, le Comtat, et une bonne partie de la région des Alpes Cottiennes. Quoi qu'il en soit, les traditions généalogiques des quatre familles nommées ci-dessus, con- firmées par des actes du temps de saint Hugues, évêque de Grenoble, établissent assez clairement l'origine de leurs gran- des possessions féodales. Les Alleman furent donc de nobles aventuriers qui, ame- nés en Dauphiné par l'amour de la gloire et l'enthousiasme religieux, vinrent mettre leurs épées au service de la puis- sance ecclésiastique restée seule debout au milieu des ruines. Ces guerriers, appelés dans les vieux actes Allemand!, appartenaient, sans doute, à la nation des Allemands, et ce nom devint leur nom de famille. L'évêque de Grenoble, qui voyait autour de lui toute féodalité détruite par les massa- cres des infidèles, crut nécessaire d'implanter à l'entour de son diocèse, un pouvoir militaire capable de le protéger con- tre les invasions des infidèles, et il partagea, entre les cheva- liers venus à son secours, un territoire considérable et à moitié désert. Les Béranger eurent les montagnes et les yallées de Royans, et gardèrent ainsi le cours de l'Isère du côté de Valence. Les Alleman eurent en partage la chaîne des montagnes de Challenche, avec leurs vallées latérales, depuis Vizile et Vaulnaveys jusqu'au ruisseau de Vorces. Les Eynard, reçurent en don les montagnes qui dominent le cours du Drac entre Jarrie et la Motte, et y ajoutèrent