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MARIE-ANTOINETTE, poème historique, par M. Monier de la Sizeranne. Paris, Amyot, 8, rue delà Paix. En 1854, M. Monier de la Sizeranne publiait sous ce titre : Mes premiers et derniers souvenirs littéraires, un bon et beau volume dont nous avons rendu compte ici. Le nom de ce recueil semblait indiquer que l'auteur brisait sa lyre et mettait à sa car- rière littéraire un terme regrettable. En effet, le soin des intérêts publics auxquels il s'est dévoué avec tant de sollicitude, les graves soucis que. lui occasionne son double mandat de député au corps législatif et de président du conseil-général de la Drôme, le zèle de tous les instants qu'il met au service de son pays, tout sem- blait devoir absorber sa vie dans la chose publique et lui fermer désormais l'ère des loisirs poétiques. Mais, dans les âmes pri- vilégiées comme la sienne, il y a toujours un secret sanctuaire pour les lettres, sanctuaire d'où s'échappent à leur heure des parfums qui viennent nous surprendre et nous charmer. D'ailleurs, le poème de Marie-Antoinette est l'accomplissement d'un v œ u ; comme tel, il porte une sorte d'empreinte sacrée. Il remplit un serment que l'auteur avait fait à lui-même et aux siens de glo- rifier un jour la mémoire de la reine martyre, et ce serment, tenu sur la tombe à peine fermée d'une épouse d'élite, a toute la sainteté d'une offrande et d'un sacrifice. Ce poème est une grande et belle pensée. L'histoire moderne n'offre pas, que je sache, à la poésie, de figure plus saisissante que celle de l'infortunée compagne de Louis XVI. — H y a dans cette vie, si gracieuse, si enchantée à son début, si terrible et si solennelle à sa fin, de ces moments et de ces contrastes qui