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112 QUERELLE DES ANC1EMS un juge plus compétent le soin d'apprécier cette œuvre magistrale: on entendra avec plaisir Buffon parler d'Aristote : « Son Histoire des animaux, dit-il, est peut-être encore au- jourd'hui ce que nous avons de mieux fait en ce genre; il les connut peut-être mieux et sous des vues plus géné- rales qu'on ne les1 connaît de nos jours ; il accumule les faits et n'écrit pas un mot qui soit inutile. Aussi a-t-il com- pris, dans un petit volume, un nombre infini de différents faits;... il fallait un génie comme le sien pour y conserver, en même temps, de Tordre et de la netteté ;.... c'est l'abrégé le plus savant qui ait jamais été fait. » Après ce solennel éloge du naturaliste ancien par le grand naluraliste mo- derne, nous nous ferions scrupule d'ajouter un seul mot. Écoutons maintenant M. de Candolle parler de Théophraste et de Dioscoride. Théophraste, (né dans l'île de Lesbos, vers 370 av. J.-C), élève et successeur d'Aristote « publia, dit-il, les premiers ouvrages de botanique qui soient parve- nus jusqu'à nous. Le principal est intitulé : Historia plan- tarum, il est presque complet, car il ne s'est perdu qu'un livre sur dix;.... Théophraste décrit les plantes de la Grèce au nombre de 300 environ. » « Dioscoride, né en Cilicie, contemporain de Néron, reprit la botanique proprement dite, négligée depuis Théo- phraste. Ses écrits ont de l'importance, soit parce qu'ils sont en botanique les meilleurs de l'antiquité(20), soit surtout a cause des commentaires sans nombre qui en ont été faits à la renaissance des lettres. » (De Candolle). Chez les Latins,il suffit de citer le grand ouvrage de Pline (20) « Un naturaliste anglais, Sibthorp, qui a voyagé en Grèce à la fin du siècle dernier, uniquement dans le but de retrouver, par la recherche des noms vulgaires et des localités, les espèces de Dioscoride, y est parvenu d'une manière satisfaisante » (de Candolle).