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454                  ÉLOGE DE V1CTOK V1BERT.

celle où saint Augustin dicte a un jeune clerc quelques
réflexions sur le mystère de la Transsubstantiation (1).
   Dans cette étude, on reconnaît le résultat de ses entretiens
avec Orsel. La variété des teintes de draperies, la couleur
enfin est abandonnée, le rendu des parties est sagement
subordonné à l'effet général, la lumière est large, disposée
par grandes masses, et donne a cette partie du tableau un
effet magnifique. Cette étude contraste avec celle du côté
opposé de l'autel et dans laquelle la couleur des draperies
indiquée par des teintes sourdes , obscurcit l'ensemble,
sépare chaque figure de la masse et établit un peu de confu-
sion dans l'effet général. Enfin on voit dans les quatre études
faites d'après ce tableau, toute la progression due aux sa-
vantes conversations qu'il avait avec Orsel et à ses efforts
soutenus.
   Son grand dessin de la Résurrection des enfants sur le
corps de saint Philippe, d'après la fresque d'André del Sarto
au cloître del'Annonciade, a Florence, est une œuvre magis-
trale. Conçu tout a fait dans le sens de l'Heureuse réforme
artistique qu'il devait aux leçons de son ami, largeur dans
l'ensemble, finesse dans la forme, simplicité dans l'exécution,
ce dessin est d'un effet qu'on ne peut se lasser d'admirer.
Nous regretterons toujours que Vibert ne l'ait pas gravé.
   Son étude d'après la fresque de Raphaël et représentant
le Jugement de Salomon possède toutes les qualités dési-
rables et rend parfaitement la beauté de l'original. Les
scrupules de Vibert étaient grands, il ne se permettait pas la
moindre correction dans la reproduction des Å“uvres du
maître. Quelques imperfections de dessin que l'on peut
signaler dans la fresque du grand homme et qui très-proba-


  (1) Elle a clé lithographiée par MM. Grobcm frères.