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284                  DE LA LITURGIE CATHOLIQUE.

   Les tables des anciens autels étaient indifféremment d'or,
d'argent, de pierre ou de bois. On se servait quelquefois
d'autels portatifs pour les cas de nécessité absolue, lorsqu'on
voyageait ou que l'on avait à célébrer la messe dans des
lieux non consacrés, mais jamais dans les grandes églises.
Les autels étaient vides en dessous et posés sur des colon-
nes ; tel était le grand autel de Chartres, et de là est venu
l'usage de les recouvrir de parements d'étoffes, changeant
de couleurs selon les époques de l'année liturgique.
   Il est fâcheux que cet usage des parements tombe partout
en désuétude soit par insouciance des traditions, soit par un
désir peu digne de la gravité ecclésiastique, de faire étalage
toute l'année des sculptures de l'autel. A la Primatiale et
dans quelques paroisses plus fidèles que les autres aux règle-
ments, on a conservé les parements pour les grandes solem-
nilés, pour l'Avent et de la Septuagésimc à Pâques, par ce
moyen on évite l'apparence du relâchement et l'inconvénient
de ne mettre aucune différence dans les signes extérieurs aux
époques où l'Eglise se réjouit et à celles où elle s'attriste.
   Aucun objet étranger ne devant se trouver en présence de
la Sainte Eucharistie, il était défendu de mettre des images
de saints et des fleurs sur l'autel ; les fleurs, parure très-

ressc dans ce qui regarde la vraie beauté de la maison de Dieu, on aura
peine à approuver la manière dont on s'est avisé dans ces derniers temps
de placer, de bâtir, d'accompagner et d'orner les pirincipaux autels des
églises, c'est-à-dire ceux où l'on fait ordinairement les offices publics et
solennels            ,....-.              On a plus de soin que les aulels
d'aujourd'hui soient conformes aux règles de l'ai'cliilccUire qu'à celles de
l'Eglise, et ce qu'on envisageait parliculicrcmcnt dans les anciens aulels
était qu'ils fussent selon les règles de l'Église plutôt que selon celles de
l'architecture
On pare ceux d'aujourd'hui d'ajustements qui auraient, en quelque façon,
déshonoré les anciens. Ceux d'aujourd'hui n'ont rien de la simplicité
vraiment chrétienne qui faisait une des grandes beautés des anciens. »