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                       ÉLOGE DE VICTOR ViBERT.                  451

«   des chœurs d'Athalie et d'Esther. Malgré leur faible di-
«   mension, le dessin y est conservé avec une fidélité in-
«   croyable, ils rappellent a la fois la finesse de Vierx et la
«    largeur de Marc-Antoine. L'ornementation qui les unit
«     n'est pas non plus sans mérite ; l'œil ne souffre pas de la
«   multiplicité des détails, et la lumière qui s'y joue empêche
«   cette froideur que cause les teintes plates de la niéca-
«   nique.
     « Nous avouons que nous avons rapproché de la gravure
«   de Vibert quelques-unes des œuvres les plus célèbres de
«   Nanteuil, d'Edelinck et de Drevet : nous admirions les
«   travaux brillants et le talent prodigieux de ces grands ar-
«   tistes; mais quand nous reportions ensuite nos regards
«   sur la gravure de Vibert, nous éprouvions un plaisir calme
«   qui nous reposait du merveilleux que nous venions de
«    contempler.
     « Emeric David, qui avait une intelligence si profonde de
«   l'art, nous explique parfaitement cette impression; il a
«   écrit, dans son Histoire de la gravure (1) : «-La régularité,
«   la souplesse des traits que creuse sur le cuivre une main
«   habile, ne sont que des moyens pour dessiner et pour
«   colorer de la seule manière permise a la gravure, c'est-a-
«   dire en opposant des clairs a des ombres. Au-delà de ce
«   but, les contours les plus hardis du burin deviennent eux-
«   mêmes un vice. Les effets de la gravure doivent être
«   brillants et énergiques, les moyens doivent être cachés.
«   Les points, les carrés, les losanges que le graveur substi-
«   tu»au coloris de la nature, blessent les regards aussitôt
«   qu'ils les frappent d'une manière particulière. S'ils capti-
«   vent trop l'attention, l'harmonie générale est troublée,
«    l'illusion cesse : ils refroidissent alors l'ouvrage qu'ils de-

    (1) Page 178. Ch. Gossolin, 1842.