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ÉLOGE DE VJCTOR VIBERT. 441 dans cet établissement, ne sauraient se nier. Lie's d'une étroite amitié, ces deux artistes de mérite travaillaient de concert à doter cet établissement d'un enseignement supé- rieur. Grave, sérieux et modeste, Vibert tempérait l'excès de vivacité pittoresque et la fougue artistique de Bonnefond. Le résumé de leurs conversations intéressantes sur l'ensei- gnement, recueilli par un ami, a été publié dans la Revue du Lyonnais (1). En 1844, Vibert fut reçu membre titulaire de l'Académie de Lyon, et devint un de ses membres les plus dignes et les plus estimés. Son discours de réception (2) fut l'histoire de la gravure et montre quelle étude approfondie Vibert avait fait des grands maîtres. Absorbé par les soins donnés à ses élèves et par la repro- duction du tableau d'Orsel, travail dans lequel il posa les bases des réformes qu'on lui doit dans la gravure et pour lesquelles il combattit toute sa vie, Vibert ne s'en laissa détourner que pour reproduire le portrait de Jacquard par Bonnefond (3) et diriger l'exécution d'un certain nombre de planches des Souvenirs d'Orsel (4). Chaque année, lorsque les vacances de l'école lui rendaient la liberté, Vibert accourait à Paris retremper son talent dans les entretiens de celui qui lui avait tant appris. MM. Orsel et Périn travaillaient alors aux deux magnifiques chapelles de Notre-Dame de Lorette. C'est la que Vibert allait se renfermer et où il revoyait avec Orsel l'oeuvre au succès, ou plutôt a la perfection de laquelle ils attachaient l'un et l'autre tant de prix. Pour lui, il ne s'a- (1) Tome XV, nouvelle série. (2) Lu en séance publique le 26 août 1845. (3) Musée des peintres lyonnais. (4) Recueil magnifique publié par les soins et sous la direction de M. Alphonse Périn, comme un digne hommage rendu à la mémoire et au talent de son ami. I