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ÉLOGE DE VICTOR VIBERT. 437 artistiques. Defresne, Pauquet, Hersent et Richomme déve- loppèrent successivement son talent et lui donnèrent cette justesse de coup-d'œil, cette habileté de main que l'on re- marque déjà dans la Leçon de basse de viole, sa première planche gravée d'après Netscher , sous la direction de Pauquet (1). L'enseignement supérieur d'Hersent et de Richomme (2) contribua surtout a mûrir le talent de Vibert, et en 1828 il obtint le premier grand prix de Rome. Arrivé dans cette capitale, Vibert se mit aussitôt a étu- dier Raphaël, dont les œuvres l'attiraient particulièrement. Il commença des dessins d'après la Bataille de Constantin, peinte après la mort du maître et sur ses cartons par Jules Romain son élève. La vie, le mouvemeul et le relief saisissant de cette grande composition le séduisirent d'abord, mais en travaillant, son intelligence artistique lui fit comprendre que le Vaticali renferme des œuvres du grand homme, d'un ordre plus élevé. Abandonnant alors de lui-même la salle de Constantin, il vint dessiner dans celle de la Signature (3). Ce fut pendant cette nouvelle étude que notre confrère se lia avec Orsel, qui venait aussi très-souvent au Vatican con- templer les œuvres du grand maître. Vibert sacrifiait alors beaucoup à es qu'on appelait le co- loris en gravure , il pensait avec l'école à laquelle il appar- tenait que le burin doit, a l'aide de teintes plus ou moins intenses, rendre les nombreuses variétés des couleurs et (1) Connu par Ses belles eaux fortes. (2) « Lorsque Viberl entra chez Richomme, celui-ci, après avoir consi- « déré une épreuve de la Leçon de basse de viole, dit à ses élèves en leur « présentant le nouveau venu : « Voici un jeune homme qui sait très-bien « son métier et qui vient ici apprendre son art. » (3) Les quatre études qu'il y fit d'après la Dispute sur le Saint-Sacrement sont au musée de Lyon.