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43(5 ÉLOGE DE VICTOR VIBERT. couronnés par l'Institut de France , tandis que le plus heu- reux des professeurs de Paris n'en a compté que cinq parmi les siens. Enfin, Messieurs, le 6 septembre dernier, il y a a peine deux mois, un double premier grand prix de gravure est venu mettre le comble a tant de succès (1). Cet insigne honneur eut rempli de joie notre confrère en attestant aux yeux de tous l'excellence de ses doctrines et la supériorité de son enseignement. Son nom fut prononcé deux fois et les deux jeunes lauréats, seuls parmi tous, ne purent embrasser leur maître, celui qui les avait guidés dans l'art el dans la vie. Leurs yeux se remplirent de larmes.... J'en ai l'assurance, Messieurs, le nom de Victor Vibert est sur vos lèvres, vous l'avez reconnu dès les premiers mots au court exposé du bien qu'il a-fait à l'école de Lyon, et vous êtes heureux qu'il vous ait appartenu, par les liens d'une honorable confraternité. Pour rendre a sa mémoire le tribut d'hommages qui lui est dû , je n'ai qu'a raconter simplement sa vie ; j'aurai fait un éloge digne de notre ami, et vous l'avez tous si bien apprécié que chacun de vous pourrait ajouter encore a ce que j'aurai dit- Victor Vibert naquit à Paris le 17 septembre 1799 (2). Sorti du collège en 1815, il commença bientôt ses études (t) Depuis la fondation du prix de gravure en 1804, il n'y eut que trois concours où le premier grand prix fut accordé, en même temps, à deux élèves qui, tous deux eurent droit à la pension de Rome. En 1834, à deux élèves de maîtres différents; en 1838, à deux élèves de M. Riehomme; eu 1860, à deux élèves de M. Vibert. Ainsi, il n'y eut que le maître et l'élève à qui pareil honneur échut. M. Riehomme en a joui. Moins heureux,M. Vibert n'était plus... (2) Son père, Joseph Vibert, était un très-habile graveur en typographie. C'est en partie à lui que les remarquables éditions de Didot doivent ces beaux caractères qui les ont illustrées.