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                         DE L'ESPRIT


  DES RESTAURATIONS MONUMENTALES

                              A LYON.




   La façade de l'église des Cordeliers, débarrassée enfin de ses
échaffaudages, nous apparaît aujourd'hui toufe resplendissante
de sculptures et tellement transformée que l'on ne reconnaît
plus, dans ce style extra fleuri, la modeste architecture de l'an-
cienne église conventuelle.
   Nous voudrions pouvoir, dans cette circonstance, partager la
satisfaction générale et mêler nos éloges à ceux que quelques or-
ganes de la presse lyonnaise n'ont pas manqué de décerner à
cette nouvelle création, mais notre plume s'y refuse, par les rai-
sons que nous allons développer.
   Personne plus que nous,cependant, ne se plaît à voir nos vieux
monuments lyonnais recouvrer leur splendeur primitive,et n'ap-
plaudit de plus grand cœur aux restaurations bien comprises et
conduites avec une sage entente de l'œuvre à laquelle elles s'ap-
pliquent.
   Mais dans le cas dont il s'agit, nous nous le demandons, cette
réfection est-elle bien rationnelle, se concilie-t-elle parfaitement
avec le style plus que sévère du reste de l'édifice ? N'y a-t-il pas
là un contre-sens palpable et aussi choquant que si l'on eût pris
fantaisie de coudre des paillons et des rubans à la robe austère
d'un moine ?
   Il nous semble que l'on a outre-passé les sages prescriptions
de certains Corps savants qui, au début des études archéologi-
ques, avaient posé comme principe en matière de restaurations




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