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BURGONDES. 363 n'a fait que copier celui-ci, ont plus ou moins altéré les fails rapportés par Ammien Marcellin, se rallachanl à celle descente, par des suppositions devenues la source d'erreurs nombreuses encore reproduites aujourd'hui, même par les auteurs les plus accrédités. Ce point historique des Burgondes est peut-être l'un des plus propres à montrer avec quelle circonspection il faut lire les anciens chroniqueurs, et combien il importe de soumettre leurs paroles, avant de les accepter, au contrôle de la critique, en ayant toujours soin de remonter aux origines de l'histoire. Retenons surtout, du récit d'Ammien Marcellin, que, sous le consulat de Valenlinien et de Valens, c'est-à -dire en 370, les Romains, ayant cerné de toutes parts les Saxons, les passèrent au fil de l'épée : Romani clausos hosles, aductis gladiis, obtruncabanl. Après cet événement, les Burgondes, appelés par Valenlinien pour combattre les Alarnans, s'avan- cèrent jusque vers le Rhin. Adusque ri-pas Rheniprogressai Enfin, les rois burgondes, indignés de ce que les Romains les abandonnaient après les avoir appelés, rentrèrent dans leur pays : lièges génitales repetunt terras. IV De la descente des Burgondes vers le Rhin, rapportée par saint Jérôme, Paul Orose, Cassiodore, Jornandès, Isidore de Séville et Frédegaire. X. Ammien Marcellin fut le dernier historien latin; il n'y eut après lui que des compilateurs et des chroniqueurs. Saint Jérôme est le premier chroniqueur qui ail parlé des Burgondes, dans la continuation de la Chronique d'Eusèbe, qu'il fit à Anlioche et poussa jusqu'en 378, l'année même où finit l'histoire d'Ammien. Il est raisonnable de conjec-