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364                       BURGONDES.

lui envoyèrent une députation demandant que leur retraite
au moins fût protégée contre un retour offensif des Alamans.
L'on mit à leur répondre des détours et des lenteurs qui
équivalaient à un refus. Ainsi le comprirent les députés qui
se retirèrent indignés ; et leurs rois, furieux d'avoir été
joués, rentrèrent dans leurs pays, après avoir fait massacrer
tous les captifs.
   « Le nom générique de roi chez ce peuple est hendinos.
La coutume nationale veut qu'il soit déposé si la fortune
l'abandonne à la guerre, ou si la récolle vient à manquer.
Les Egyptiens rendent aussi leur gouvernement responsable
des mêmes circonstances. Chez les Burgondes , le grand-
prêtre s'appelle sinistus. Le sacerdoce est à vie el n'encourt
pas les chances imposées à la royauté.
   « Cette diversion, quoi qu'il en soit, avait produit chez les
Alamans une impression de terreur dont le maître de ca-
valerie Théodose sut habilement profiter. Il les attaqua du
côté de la Rhélie, leur tua beaucoup de monde et fit des
prisonniers qui, par l'ordre de l'empereur, furent ensuite
dirigés sur l'Italie et constitués en colonie tributaire dans
les fertiles campagnes arrosées par le Pô. (Liv. xxvm, c. 5). »
   Le récit d'Ammien n'est assurément pas aussi complet
qu'on le désirerait. Il ne fait connaître ni le lieu de départ
des Burgondes, ni la route qu'ils prirent, ni la place où ils
se rendirent vers le Rhin. Mais, de ce silence regrettable
l'on ne saurait conclure, comme le font plusieurs auteurs
modernes, notamment Luden (1, 301), que les indications
d'Ammien Marcellin reposent sur des malentendus et sont
pleines d'inexactitude.
   Les auteurs anciens qui ont parlé de la descente des Bur-
gondes vers le Rhin sont saint Jérôme, Paul Orose, Cassio-
dore, Jornandès, Isidore de Séville et Frédegaire. Tous ces
 auteurs, à l'exception de saint Jérôme et de Cassiodore qui