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BURGONDES. 363 Après ces singulières paroles, Àmmien Marcellin entre dans le récit qui concerne les Burgondes, et s'exprime en ces termes : IX. « C'était là , sans doute, un résultat considérable. Valenlinien n'en était pas moins livré à l'agitation d'esprit la plus vive. Il formait projets sur projets pour parvenir à humilier l'orgueil des Alamans et de leur roi Macrien, dont les perpétuelles incursions tenaient l'Empire en alarme. Cette féroce nation avail, malgré les échecs infligés à sa puissance naissante, tellement accru sa population , qu'elle semblait avoir joui de plusieurs siècles de paix. L'empereur, après une suite de plans conçus et abandonnés, s'arrêta facilement à l'idée de leur jeter sur les bras la belliqueuse race des Bur- gondes. dont la vaillante et inépuisable jeunesse était l'effroi de tous ses voisins. Une correspondance fut ouverte, par l'entremise d'agents discrets et sûrs, avec les rois du pays que l'on pressait de prendre jour pour une attaque combinée. Valenlinien, de son côté, promeltait de passer le Rhin en personne avec une armée romaine, et de prendre à revers les Alamans, au milieu du trouble où les jetterait nécessaire- ment une agression imprévue. « Il y avait deux motifs pour faire accueillir ces ouver- tures. D'abord, les Burgondes n'ont pas oublié leur origine romaine; en second lieu, ils avaient, avec les Alamans, des démêlés louchant la délimitation des frontières et la propriété de certaines salines. Ils mirent donc sur pied l'élite de leurs forces, et avant môme qu'aucun mouvement de concentration fût sensible dans nos quartiers, le corps Burgonde s'avança jusqu'au bord du Rhin, où un grand effroi se répandit à son arrivée imprévue. Là , cette troupe fit halle un moment. L'empereur, alors tout enlier aux soins de sa ligne de défense, n'était pas au rendez-vous, et rien n'indiquait même un commencement d'exécution de sa promesse. Les Burgondes