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LE PROFESSEUR SIGMUND, DE VIENNE. — RECTIFICATION. — Dans un article inséré ici même au mois de juin — Position des Juifs dans le monde, etc. -- je citais, parmi les Juifs distingués de l'Allemagne, M. le doc' eur Charles Sigmund, professeur de clinique syphilitique à l'école de médecine de Vienne. J'avais été mal informé à son sujet; aussi, sur la demande de l'honorable professeur, je m'empresse de rectifier mon erreur bien involontaire. M. Sigmund n'est point israélite, mais bien protestant comme son père, pasteur piotcstant de la Transylvanie. Et il tient d'autant plus à sa religion que sa famille a beaucoup souffert pour elle, et que lui-même est le seul représentant du protestantisme à l'Université de Vienne. Son mérite per- sonnel a pu seul le faire parvenir dans un pays où, l'égalité des cultes n'existant pas, les dissidents ne sont d'ordinaire guère favorisés. Je profite avec bonheur de l'occasion qui se présente pour rendre ici publiquement ce témoignage au savant professeur. Docteur GAU.AVAKMN (de Lyon). CHRONIQUE LOCALE. Le temps de novembre que nous avons eu pendant tout le courant du mois passé n'a -pie peu retardé les travaux entrepris sur toute la surface de la ville. La rue de l'Impératrice est ouverte sur plusieurs points, des trot- toirs sont déjà établis entre la place du Plâtre et la rue Grenette, entre la place des Jacobins et celle de Bellecour ; le quai de Retz est presque achevé; la place Neuve-des-Carmes, devenue depuis quelques jouis rue Terme, communique par une pente douce avec la rue de l'Annonciade et l'embarcadère du chemin de fer de la Croix-Rousse en projet. En voyant les curiosités archéologiques, vieilles façades de maisons, antiques portes d'allées, escaliers contournés d'une façon bizarre, tourelles dominant la ville, que les nouveaux travaux détruisent, nous voudrions que les photo- graphes habiles dont notre ville abonde, prissent des vues de nos vieux monuments. Ces souvenirs seraient recherchés et formeraient des collections de prix. Déjà un artiste de talent, dont les beaux portraits ont fait sensa- tion, M. Gay, rue Impériale, a relevé des points de vue de notre ancien Lyon, qu'on lui paiera cher dans quelques années ; M. Frossard, photogra- phe de la ville, a aussi un portefeuille précieux. Nous devons des encou- ragements à ces hommes dévoués, en attendant que l'avenir leur apprenne qu'ils ont fait une bonne et lucrative spéculation. Pour écrire l'histoire désormais, on aura autant besoin de la photographie que de l'imprimerie ; ce sont deux sœurs qu'on ne pourra plus séparer. — Sur la demande de notre zélé Conservateur des antiques, les Frères de Saint-Jean-de-Dieu ont fait don au musée de Lyon du magnifique autel en marbre blanc découvert dans leur propriété. Ce beau morceau d'anti- quité romaine prendra bientôt place dans nos précieuses collections. —M.Courtet, statuaire, notre compatriote, a offert à la Commission chargée d'élever un monument à la mémoire de Bonncfond, de faire gratuitement les travaux de sculpture, se bornant au simple remboursement des frais. / — Le musée de Lyon vient de s'enrichir, par les soins de M. le Séna- teur, de sept magnifiques dessins de M. Vibert. On sait que M. Martin- Daussigny doit prononcer l'éloge de ce mailre regrette à la rentrée de l'Académie. Un autre panégyrique et non moins louchant a été fait par deux de ses élèves. MM. Dubouchct et Miciol ont remporté les deux pre- miers grands prix de gravure en taille douce à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. Ce succès en dit plus sur le mérite du professeur que tous les discours. A. V. Aimé VINGTRINIER, directeur-gérant.