page suivante »
LA MÉSANGE. Sémillant oiseau, gentille mésange Au plumage fin de bleu nuancé Qu'on dirait tombé de l'aile d'un ange, Voltige gaîment sur l'aulne élancé. Des chanteurs ailés le frileux cortège Loin de nos climats s'enfuit chaque hiver, Mais, dans les rameaux courbés sous la neige La mésange encor siffle un petit air. Bonne mère, elle a famille nombreuse, Et dans les grands bois, tout au bord de l'eau, Elle fait un nid dans la branche creuse D'un saule rustique ou d'un vieux bouleau. Puis, en travaillant pour donner pâture A vingt petits becs toujours affamés Dont la faible voix doucement murmure, Elle leur apprend tous ses chants aimés. On la voit guider, tremblante et joyeuse, De ses oisillons l'essor incertain, Et les rassembler, doucement peureuse, Si quelque danger apparaît soudain. Quand, sous les buissons, glisse froide et nue, La vipère fauve au collier bruni, Quand l'autour cruel tombe de la nue, Elle-sait mourir pour sauver son nid. Des ESSAHTS. 22*