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                      DE M. SEKVAN DE SUGNY.            329
miste. Sa ruine est désormais certaine; un créancier exas-
péré va commencer les poursuites et Dupeyron touche a la
dernière heure de son bien-être, lorsque le général Stain-
ville, heureux de trouver ce moyen de payer la dette de la
reconnaissance, vient offrir ses services gratuits au négo-
ciant aux abois, prend place au fourneau et revient bientôt
avec un lingot d'or à la main :
        Hermès trois fois puissant a , par mon entremise ,
        Promptement consommé cette grande entreprise.
        Elle a bien réussi, comme chacun peut voir :
        Quatre cent mille francs sont en votre pouvoir
                                                               (pag. 364.;
                                DUI-EYROJt.

        Je reste confondu par un si grand bienfait,
        Monsieur.
                                STA1NVILLE.

                   Suivant mon cœur, je n'ai pas assez fait ;
        Mais par amour pour vous , Monsieur, je vous annonce
        Qu'il faut que volrc esprit au grand oeuvre renonce ,
        Ou que , si par malheur vous le cherchez encor ,
        En fumée aussitôt s'en aille tout votre or.
                                                       (pag. 3 6 6 - 7 . )
   Victor ou la Diligence versée, poëme en quatre chants,
publié d'abord sous le voile de l'anonyme , comme l'avait été
le Clovis à Tolbiac de Jules Servan de Sugny, nous retrace,
dans un style badin, les dérangements apportés a la carrière
d'un jeune lévite par un accident vulgaire, bien fréquent
alors sur les grandes routes , arrivé à une voiture publique :
        Oh ! qu'il en coûte à mon discret pinceau
        De retracer l'image descriptive
        D'un accident, qui sans ma faute arrive.
        Quelles couleurs prêter à mon tableau ,
        Moi qui crains fort toute couleur trop vive ?
        Chaste Diane , ici seconde-moi
        Pour raconter ce fatal désarroi ! ..
        Le dieu du mal dut s'en faire une fête ,
        Car on tomba sans ordre et cul sur tête ,
        Et maint objet au jour se révéla
        Que nul n'avait aperçu jusque-là.
        On vit mêlés cotillons et soutane ,
        Mélange impur que le pape condamne !
        On vit... , mais quoi! que dis-je , auteur profane?
        Rassurez-vous , mon lecteur bon chrétien :
        Il faisait nuit , personne ne vit rien.
                                                   (Chantn», p. 412-3.)