Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
    330                      ÉLOGE HISTOBIQUE

       Heureuse chute peut-être , parce qu'elle eût eu plus tard
    des suites bien plus funestes pour le prêtre que pour le
    néophyte, car il vaut bien mieux, selon l'expression d'un
    prélat non moins spirituel que pieux, en parlant du héros
•   de ce poëtne et en faisant allusion au Jocelyn de Lamartine,
    que Victor ait brûlé d'une llamme profane, avant qu'après
    son bail avec le Créateur.
       Le reste du volume est occupé par plusieurs pièces fugi-
    tives, qu'après dix-huit années j'ai relues avec plaisir, en
    déplorant la triste circonstance qui me ramenait à ces pages
    consacrées aujourd'hui par la mort, mais dont la fraîcheur
    triomphera longtemps de ces flétrissantes atteintes. Entête,il
    faut placer, au point de vue de l'esprit français et de la déli-
    cate plaisanterie, Les Tribulalions d'un juge auditeur, dont
    le retentissement a survécu à l'institution :
            Que maudit soit le jour où Monsieur Peyronnet,
            Du vainqueur de l'Europe invoquant le décret ,
            Aux juges auditeurs redonna l'existence !
            Car, que nous a valu la fameuse ordonnance
            Qui de notre milice a couvert le pays ?
            Pas un sou , de la peine et beaucoup d'ennemis.
            Et qui sait si toujours nos têtes seront sauves ?
            On nous traque en tous lieux comme des bêtes fauves :
            Pétitions , pamphlets s'amassent contre nous ,
            Et nous sommes en butte au plus ardent courroux...
            En vain, dans ce conflit , la cour régulatrice
            Soutient par ses arrêts notre frêle édifice ;
            Tout le monde travaille à le faire crouler.
            Tenons ferme pourtant, e t , loin de reculer,
            Marchons visicie haute et rendons témoignage
            Que les soldats sans paie ont aussi du courage !
                                                              (pag. 64-5.)
       Il faut encore citer, comme dignes d'un examen spécial,
    Le Pays de Gex, YEpilre à mon chien, Esculape et la mort,
    Le Manteau volé et son maître.Les, vers suivants, que Gresset
    n'aurait pas désavoués dans sa Chartreuse, sont placés dans
    la réponse du manteau a son légitime possesseur :
              Combien, hélas! je souffrais à mon tour
              De me sentir sur l'épaule honnie
              D'un scélérat couvert d'ignominie !
              Oh ! c'est alors surtout que j'ai jugé