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                         MATTHIEU BONAFOUS.                          303

        Recherches-tu cecœur aimanl, pur et tranquille ,
        Où jamais l'amitié n'eut un plus sûr asile?
        Limpide comme un lac dont les flols gracieux ,
        Imitent cet azur que reflètent les cieux ?
        Ne me demande pas où cet être respire ;
        Exprimer tes vertus, c'est assez te le dire.

  Son humeur joviale se dilatait quelquefois dans le quatrain :
        Gripon , interrogé sur ses délits nombreux ,
        Répondit : j'ai volé. — Coquin , on va te pendre !
        •—Mais j'ai fait pis encor. — Qu'as-tu fait malheureux?
        — Je ne le ferai plus... Je me suis laissé prendre.


                                   II.
   Mais c'était surtout dans le genre noble qu'il excellait.
   A l'exposition des fleurs de 1851, a Turin, Sa Majesté la
reine du Piémont, fut accueillie par Malthieu Bonafous, avec
l'épître suivante :
       «   Un jour , le Roi des dieux , descendu sur la terre ,
       «   Promenait ses regards sur un vaste parterre ,
       «   Où mille et mille fleurs exhalaient jusqu'aux cieux
       «   L'odorante vapeur que respirent les dieux ;
       «   Quand tout d'un Irait lui vint la céleste pensée
       «   De mélanger l'argile à la fraîche rosée,
       «   Pour modeler un être, orné des attributs
       «   Dont le printemps revêt ses fécondes tributs' :

       «   La rose l'entoura de sa vive auréole ;
       «   Le jasmin lui céda sa candide corolle ;
       «   La douce violette, au reflet séducteur,
       «   Lui prêta ses parfums , sa grâce , sa pudeur ;
       «      Le lis lui prodigua           son éclat, sa noblesse    <,
       «   Et le myosotis lui légua sa tendresse.

       «   Mais , comment nommerai-je un être si parfait?
       «   S'écria Jupiter, au regard satisfait ?
       «   Olympe , répondez ! — Et l'Olympe splendide
       «   Fit retentir les airs du nom d'Adélaïde ! »