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MATTHIEU BONAFOUS. 301 Par une coïncidence aussi singulière qu'heureuse (car il n'avait certainement pas besoin d'être plagiaire pour un dystique), il s'est rencontré presque mot à mot avec le che- valier Boufllers, dont on lit dans l'Almanach des Muses, de l'an XIII (1805). Ami, si tu n'as rien, n'attends rien de personne, Les riches sont ici les gueux à qui l'on donne. C'est à tort qu'on a attribué à Matthieu Bonafous un Recueil d'aventures plaisantes du palais, réparties singulières, gasco- nades, publié en 1813, a Lyon, par Chambet, sous le titre de Thémisiana. — Ce petit ouvrage a été composé par Marc- Maurice Bié, auteur dramatique, né a Lyon en 1779, mort dans la même ville le 12 mai 1852. — Yoir à cet égard la Bibliographie lyonnaise du XFe siècle, a la fin de la qua- trième partie, par M. Antoine Péricaud aîné. Un jour, visitant a Rome le tombeau de Charles Emma- nuel IV, mort dans cette ville, le 6 octobre 1819 , il écrivit ce distique : Le prince infortuné, dont ici-gît la cendre , A versé plus de pleurs qu'il n'en a fait répandre. En 1836, parcourant en Belgique la plaine de Waterloo , il improvisa les vers suivants : C'est dans le champ de Bellone Que le plus grand des guerriers , Vit chanceler sa couronne Sous le poids de ses lauriers . Allez, muses de l'histoire , Dire à la postérité , Que rien ne manque à sa gloire... Pas même l'adversité ! En 1841 il composa l'épitaphe suivante pour la tombe de son frère : / De Frankin Bonafous chérissons la mémoire ; Aimer fut son bonheur, être aimé fut sa gloire.