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                     DE LA LITURGIE CATHOLIQUE.                          287

comme offrant un (ype bien supérieur aux chœurs si vantés
de Cologne et de Beauvais, étranglés par le deambulatorium,
ayant un immense mérite artistique , mais n'étant pas le
moins du monde le chœur selon les idées ecclésiastiques.
Nous nous servirons, pour en parler, de la curieuse brochure
de l'abbé Caille sur la situation de l'autel de Saint-Jean (1),
et des trop rares écrits de l'abbé Jacques. Nos lecteurs
comprendront, sans qu'il soit nécessaire d'y revenir, qu'il ne
s'agit pas du chœur et de l'autel dans leur étal actuel, mais
dans leur état normal dérangé depuis la Révolution. L'évêque
intrus Lamouretle renversa l'ancien autel, et en 1801 on
en replaça un autre qui y est encore et venait de la chapelle
du séminaire de Saint-Charles (2). Cet autel n'est pas- à sa


   (1) Lyon, Rusand, 1824.
   (2) S. E. le cardinal de Bonald a résolu, nous a-t-on affirmé, le rempla-
cement de cet autel par un autel nouveau dont le plan, déjà tracé et
adopté, sérail dû à notre habile architecte diocésain, M. Desjardins.
D'après cela, nous ne doutons pas qu'il ne s'agisse d'une restauration con-
forme aux règles et à l'histoire. L'autel à venir sera donc, à moins que des
influences contraires ne viennent à prévaloir, « une simple table rase, sans
tabernacle ni gradins, ni autres ornements que ses parements d'étoffes, et
d'une médiocre dimension , » on ne mettra dessus que la croix et six
chandeliers conformes aux anciens modèles, et l'on s'abstiendra sagement
des girandoles, des reliquaires, des fleurs et des niches prétentieuses ; en
un mot, on n'imitera pas ce qui se pratique aujourd'hui, et surtout les
grandes dimensions indiquées par les appendices de planches peintes en
faux marbre, dont on a affublé cet hiver les marbres fort beaux de l'autel
de Saint-Charles. Il faut espérer aussi qu'on le remettra à sa véritable
place, c'est-à-dire plus en arrière des transepts à la naissance de la cour-
bure de l'abside.
   Si l'on détruit, en effet, ce doit être pour faire mieux, et le mieux ne se
trouve que dans un retour à l'antiquité et aux usages, et non dans une
fantaisie nouvelle et d'origine étrangère. Rétablir l'autel de Saint-Jean dans
sa forme primitive et à sa vraie place, ce serait renouer d'une manière
louable la chaîne des temps, un moment interrompue par les révolutions,