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234                    TRAITRE OU HÉROS.

 liège, le remplissent de terre et y sèment des grains de fro-
 ment, attentivement choisis.
    Ce blé, arrosé avec grand soin, doit être en pleine végé-
 tation pour la nuit qui précède la Saint-Jean, c'est-à-dire
 pour celle du 23 juin.
    On garnit alors d'un riche lapis de soie une des fenêtres
 de !a maison dans laquelle est conservé le vase, et ce vase,
 placé sur le (apis, prend en même temps le nom à'Erme,
 d'Hermès ou de Nenneri. On le revêt lui-même d'étoffes de
 soie ; on l'orne de rubans de toutes les couleurs et de mille
 autres colifichets. On y ajoute quelquefois une espèce de
 poupée habillée en femme ; en d'autres cantons, cette poupée
est remplacée par un simulacre fait en pâte de farine : c'est
exactement celui dont les païens se servaient dans leurs fêtes
d'Hermès; mais je dois ajouter que l'autorité ecclésiastique
a défendu et les simulacres et les poupées.
    Le 23 juin au soir, la jeunesse maie de la localité vient se
joindre aux jeunes filles réunies sous la fenêlre où est exposé
le vase hermès. Un cercle composé des deux sexes se forme
autour d'un grand feu de joie allumé devant la porte de la
maison, et alors commence la cérémonie du compêrage. Ceux
qui désirent devenir entre eux compère et commère de la
Saint-Jean se tiennent par la main droite d'un côté à l'autre
du feu par le moyen d'un bâton dont ils serrent chacun une
extrémité ; ils le font avancer et reculer trois fois, de telle
sorte que leur main droite, suivant naturellement le bâton
dans le mouvement de va-et-vient qu'elle lui imprime, passe
ainsi trois fois sur le feu : le cercle chante à haule voix et
à plusieurs reprises : compère el commère de la Saint-Jean !
comme pour proclamer les engagements qui viennent d'être
contractés, et la cérémonie se termine par des danses qui se
prolongent autour du bûcher jusqu'à l'extinction des der-
nières flammes. Dans certaines localités, la danse est pre-