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MATTHIEU BONAFOUS. 183 éclore une variété de vers à soie qu'il venait de recevoir de la Syrie, et il leur distribua pour nourriture et par égale portion, des feuilles de maclura et des leuilles de mûrier blanc. De cette expérience comparative, il résulta: 1° que les vers nourris avec le maclura, obtinrent d'abord un accrois- sement plus rapide pendant les deux premiers âges ; mais que ceux nourris avec le mûrier blanc, prirent ensuite le dessus jusqu'à la montée ; 2° que les premiers, quoique en retard de sept a huit jours (et ce fut l'important de l'expé- rience), fournirent des cocons aussi réguliers, et un tissu aussi ferme que les derniers. Ce résultat engagea Matthieu Eonafous 'a publier, en 1835, son mémoire intitulé : Des feuilles du maclura aurantiaca comme succédanées de celles du mûrier. Il en tira la con- clusion que lorsque ce dernier est privé de ses feuilles par l'effet de la gelée, un maclura de 12 à 15 pieds qui résiste davantage, peut très-bien remplacer le mûrier pendant les premiers âges, et nourrir toute la quantité de vers produits par deux ou trois onces de graines. Le maclura, comme on sait,récemmentintroduit en Europe, peut se reproduire aisément par semis, par greffe sur le mû- rier à papier, broussonetia papyrifera, et mieux encore par bouture des jeunes branches et des racines. Le 5 février de la même année, Matthieu Bonafous fut nommé correspondant de l'Institut de France, en remplace- ment de M. Buniva, cet illustre Piémontais qui, comme lui, voua sa vie entière à l'étude de la science et au secours de l'humanité, et .dont il fit ressortir tout le mérite dans son éloge historique. L'année suivante, 1836,1a Société Royale d'agriculture de Turin fit imprimer et distribuer à ses frais son mémoire : Délia coltivazione délia barbabietola/st l'occasion d'un prix