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MORT DE JEANNE D'ARC. Rouen, s'écria-t-elle, ici je vais mourir ! Je crains que de ma mort tu ne doives souffrir ! Beauvais vient à passer, Jeanne alors l'interpelle. Evèque, c'est par vous que je meurs, lui dit-elle ; J'accomplis un devoir en vous le rappelant. Beauvais ne répond rien au reproche accahlant. Trois vastes échaffauds se dressaient sur la place Dont un peuple nombreux couvrait déjà l'espace. Le premier pour Beauvais et ses juges gagés, A trahir leur devoir par l'or encouragés ; Pour Jeanne et le bailli s'élève le deuxième ; Le poteau, le bûcher couronnent le troisième. Avant de la livrer au séculier pouvoir L'Eglise eut à remplir un suprême devoir : Sa justice condamne et sa bonté console ! L'orateur désigné, Midi prend la parole. Les vœux de Winchester pour lui sont une loi. Personne mieux que lui n'eût rempli cet emploi. Il peint avec horreur le crime d'hérésie, La rechute de Jeanne et son apostasie ; Sa fausse mission annoncée aux Français, Son pacte avec Satan, auteur de ses succès. 0 crime ! elle a quitté, dans son audace infâme, Pour l'habit du soldat la robe de la femme. Il peint de ses forfaits toute l'énormité Et du saint tribunal démontre l'équité Que si dans son erreur elle meurt obstinée, Du bûcher qui l'attend son âme condamnée Tombera dans le feu qui ne s'éteint jamais. 11 termine en disant : 0 Jeanne, allez en paix ! L'Eglise en ce moment ne peut plus vous défendre. Ce sont les derniers mots que Midi fait entendre. A ces terribles mots Jeanne tombe à genoux. Elle invoque le Christ mort sur la croix pour nous, Et fait à haute voix une ardente prière. Ce n'est plus maintenant cette jeune guerrière