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FACULTÉ DE MÉDECINE A LYON. 161 Faculté attirerait à Lyon, et dont le nombre s'augmenterait bientôt encore par la renommée de son enseignement. « Et ne serait-ce pas, dit encore M. Cousin, dans le discours que j'ai déjà cité, un fleuron ajouté à la couronne delà médecine française, que de voir s'élever autour, du grand hôpital de Lyon, une école qui se pourrait appeler l'écoie de Lyon, comme on a dit jadis l'école de Leyde, et comme on dit encore aujourd'hui avec raison l'école de Paris ? » Il est permis de conjecturer, jusqu'à un certain point, quel serait l'esprit de l'école de Lyon. Fidèle à la tendance spiritualiste et reli- gieuse de cette grande cité, fidèle en même temps à ce culte de l'ana- ^omie et de l'expérience qui de lo-vit temps à distingué la médecine tyonnaisu, nous croyons qu'elle aurait pour principal caractère un certain tempérament, une sorte de sage éclectisme entre les tendan- ces opposées des autres écoles, entre un organicisme plus ou moins matérialiste et un vitalisme excessif, entre l'abus des hypothèses et un aveugle empirisme. Enlin, de tous les vœux de la cité lyonnaise qui n'ont pas encore été satisfaits, il n'en est pas un seul peut-être qui soit plus ancien, qui ait été reproduit avec plus d'insistance dans les conseils de la ville et du département, pas un seul qui soit plus légitime, qui lui tienne plus à cœur et pour lequel elle soit prête à de plus grands sacrifices, pas un seul aussi dans lequel, il faut le dire, elle ait élé plus souvent déçue,plus souventabusée dans de vaincs promesses.Maisaujourd'hui, sous un gouvernement exempt des craintes qui ont failhesiter ceux qui l'ont précédé, so'isun gouvernement qui a mieux compris la grandeur exceptionnelle de la ville de Lyon, le temps semble enfin venu où tant d'espérances vont être réalisées, tant d'intérêts et de besoins satisfaits. Ainsi, Messieurs, au nom de l'humanité, au nom de ces milliers de malades qui auraient tant à souffrir de la désorganisation du service des hôpitaux civils et militaires de Lyon ; au nom de la science, qui a tant à gagner au milieu de si grandes richesses médicales, au sein des plus fortes et des plus saines traditions ; au nom de la Savoie, qui désire que Lyon remplace pour elle Turin; au nom enfin de la ville de Lyon, dont c'est le vœu le plus cher, la Commission dont j'ai l'honneur d'être le rapporleur, prie le Conseil d'émettre un vœu en faveur de rétablissement d'une Faculté de médecine à Lyon. F. BOUILLIEK. 11