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      NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR J.-B. HUGON.




    La Revue vient de perdre un de ses collaborateurs, M. Jean-
 Baptiste Hugon, décédé le 24 juillet dernier, à l'âge de C3 ans.
 Tous ceux qui l'ont connu savent à quel point il avait été heureu-
 sement doué de la nature. Obligé de travailler pour se créer une
 modeste existence, il employait tous les moments dont il pouvait
 disposer à cultiver les arts et les lettres. 11 dessinait fort bien
 le paysage et gravait à l'eau forte ; il cultivait aussi la poésie, et
il a fait de nombreuses traductions en vers de Dante et d'Arioste,
 ainsi qu'une assez grande quantité de contes spirituellement
 rimes.
    Jl avait réuni une belle collection d'eaux-fortes qu'il se faisait
 un plaisir de montrer à ses amis. Quand on feuilletait ses carta-
bles , sous sa direction, on prenait une véritable leçon, car il
 connaissait les maîtres, énumérait parfaitement leurs qualités et
leurs défauts, et initiait son auditeur à tous les progrès de l'art
de la gravure.
   La vie de Jean-Baptiste Hugon est un démenti donné à ceux
qui prétendent que les occupations intellectuelles sont incompa-
tibles avec celles du commerce. Dans les différentes maisons où
il a été employé , on l'a toujours vu faire preuve d'assiduité et
d'aptitude pour les affaires ; mais au lieu de chercher un délasse-
mont dans l'oisiveté d'un cercle ou dans le triste plaisir du jeu,
il trouvait sa jouissance a retremper son esprit dans des travaux
artistiques et littéraires, bel exemple peu suivi.

                                          Paul   SAINT-OLIVE.