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i 14 QUERELLE DES ANCIENS on a peu ajouté depuis deux mille ans, des préceptes sur le régime a tenir dans les maladies : Il a créé, comme il s'en télicite lui-même, la diététique (Dict. de méd. en 30 v., art. médecine). « Dans le livre des Epidémies (liv. 1 et 3), il a fondé la doctrine des constitutions médicales, et sur cette matière, il faut le reconnaître, les modernes n'ont fait que suivre ses traces et les principes qu'il a posés. « Dans le fameux traité Des airs, des eaux et des lieux, il a le premier établi les règles des topographies médicales. Ce livre remarquable a valu h son auteur d'être considéré comme un des fondateurs de la philosophie de. l'histoire. « Ces pages placent le médecin de Cos au premier rang des historiens philosophes ; elles renferment, comme en un germe fécond, toutes les idées de l'antiquité et des temps modernes sur la philosophie de l'histoire ; elles ont été résu- mées par Platon et Aristote ; et dons des temps plus rapprochés de nous, elles ont fourni a Montesquieu et à Herder le fond même de leurs systèmes politiques et histo- riques. (Daremberg, Bibliothèque des médecins grecs et latins). » « Mais ce qui l'a placé le plus haut dans l'histoire de notre art, ce qui l'a le mieux distingué entre tous les philosophes de l'antiquité, c'est la fondation de Yhippocratisme. Il sépara la médecine de la philosophie spéculative qui s'égarait d'hy- pothèse en hypothèse, lui imprima une marche expérimen- tale et indépendante, et la constitua comme science distincte, en cherchant en elle-même son principe de développement. Ce qu'il a créé, ce n'est point une théorie ni un système, mais une méthode générale embrassant, dans une vaste syn- thèse, la séméiologie, la prognose et la thérapeutique ; cette méthode qui a fait la perpétuité de la médecine et qui sera éternellement la gloire de son auteur, c'est la réalité ou