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                            ET DES MODERNES.                               109

nous montre la trop fameuse Locuste, empoisonneuse re-
doutée du temps de Néron et à laquelle ce prince eut recours
pour faire périr Britannicus.
   La physique des anciens est très-difficile à apprécier, en
raison de ce que les vérités et les erreurs y sont accumu-
lées pêle-mêle. Il ne faut pas leur demander des lois ni des
méthodes généralisées (17), qui sont l'apanage exclusif des
sciences h leur apogée ; mais il nous sera aisé de mettre en
reliei une foule de vérités de détail et de fort belles inven-
tions dans divers genres. L'hydraulique nous en offre de nom-
breux exemples : Archimede paraît avoir enseigné le premier
l'hydrostatique. Ou doit a son génie la découverte de l'équili-
bre des corps plongés dans un fluide et de la pesanteur spé-
cifique des corps. L'histoire nous apprend qu'Archimède
était au bain et que dans l'enthousiasme dont il fut trans-
porté a la solution de ces grands problèmes, il se mit à
courir par la ville, sans s'apercevoir de son état de nudité,
en s'écriant sdpvjxa je l'ai trouvé, je rai trouvé !
   Les anciens ont fait de l'hydrodynamique de magnifiques
applications a l'emploi des syphons et à leurs aqueducs que
nous admirons encore. Ctésibius, d'Alexandrie, a inventé la
pompe aspirante et foulante, et son élève Héron, la fontaine


    l'iH) « On reproche aux anciens de n'avoir pas fait des méthodes, et les
 modernes se croient bien au-dessus d'eux parce qu'ils ont fait un grand
 nombre de ces arrangements méthodiques           Ils se sont persuadés que cela
 seul suffit pour prouver que les anciens n'avaient pas à beaucoup près autant
 de connaissances en histoire naturelle que nous en avons          Nous aurons
 dans la suite de cet ouvrage, mille occasions de prouver que les anciens
 étaient beaucoup plus avancés et plus instruits que nous ne le sommes,
je ne dis pas en physique, mais dans l'histoire naturelle des animaux et des
 minéraux, et que les faits de cette histoire leur étaient bien plus familiers
 qu'à nousqui aurions dû profiter de leurs découvertes etdeleursremarqu.es»
 (Buffon, de la manière d'étudier l'histoire naturelle).