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                        CHRONIQUE LOCALE.                          79
radicalement accomplie ; après l'Allée de l'Argue * qui doit
encore tomber? la rue de l'Impératrice sera faite, nos quais
seront élargis et surtout exhaussés, le centre de la ville ressem-
blera aux quartiers élégants de Turin ou de Nancy, mais tout ne
sera pas fini encore, et pour l'amusement de nos vieux jours on
nous promet la continuation de la rue Impériale jusqu'à la place
de la Croix-Rousse, débouché rendu nécessaire par l'établissement
du vaste embarcadère du chemin de fer de Lyon à Strasbourg
avec embranchements sur Constantinople et Pétersbourg, projet
en voie d'exécution et mené à bonne fin déjà de la Déserte à la
rue Neyret. Espérons que les distractions ne nous feront pas
défaut de sitôt, et, comme disait certain monarque, ayons con-
fiance, cela durera bienautant que nous.
    Pendant que la masse démolit, d'autres achèvent ; la façade de
Saint-Bonaventure va bientôt se débarrasser de ses échafaudages,
le perron du Palais de la Bourse est terminé; le quai Si-Antoine
se couvre d'un pavé plat, dernière transformation dont il avait
grand besoin ; le quai de la Baleine élève au-dessus des eaux
son revêtement en pierres blanches; de St-Clairàla Guiilotière,
le Rhône coule entre d'énormes fondations qui bientôt vont por-
ter d'énormes murs ; d'après la voix publique on travaille à chan-
ger de place le pont de la Guiilotière, malheureusement les tra-
vaux ont causé un bien triste accident, une barque montée par
trois joyeux canotiers a chaviré sous le pont et deux de ces pau-
vres jeunes gens si entrain d'une partie de plaisir ont péri.
    Cette mort nous ramène au douloureux événement de Saint-
Cyr. Les débats vont recommencer le 9 courant; déjà l'intérêt
pour les victimes se réveille ; la populatiou est dans l'attente ;
 mais, comme le mois dernier, ce n'est pas de ces hideux tableaux
 que nous voulons entretenir nos lecteurs.
    — Notre collaborateur, M. Edouard de Barthélémy, auditeur
 au Conseil d'Etat, vient de publier à Paris, chez les éditeurs
 P. Malassis et de Broise, un ouvrage qui tire des événements un
 nouvel et plus vif intérêt. Sous ce titre : Les princes de la maison
 royale de Savoie, M. de Barthélémy passe rapidement en revue,
 non les annales du pays, mais l'histoire de cette race guerrière
 qui a régné avec tant d'éclat sur les deux versants des Alpes.
 Le charme de cette lecture prendra sa source et dans le sujet
 lui-même et dans la forme qu'a su lui donner l'auteur. Le volume
 est complété par la réimpression de deux plaquettes rares, dont
 l'une intéresse nos compatriotes, nous voulons parler de « L'As-
 semblée des scavants et le présent des Muses pour les nopees de
 Charles-Emmanuel II et de Marie de Savoie-Nemours, par le
 P. Menestrier. Comme le savant Jésuite, M. de Barthélémy aime
 l'histoire grave et sérieuse, et on peut le louer de ce goût, que
 la frivolité des idées rend plus rare de jour en jour. Un autre
 esprit sérieux, M. Jules Baux, a donné dernièrement un nouveau
 volume prouvant son infatigable activité. Sous le titre modeste
 de : Extraits analytiques des registres de la ville de Bourg, de 1559