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80                       CHRONIQUE LOCALE.
 à 1899, il a mis au jour les faits les plus intéressants de l'histoire
 de la Bresse pendant la seconde moitié du XVIe siècle, et fait
 connaître la vie municipale de nos pères dans sa plus naïve sim-
 plicité ; M. Edmond Chcvrier révèle, on peut le dire, le général
 Joubert, en donnant une étude sur ce héros mort si jeune et
 en publiant des fragments de sa correspondance inédite. Hâtons-
 nous de dire que l'illustre vaincu de Novi grandit à cette rude
 et décisive épreuve, et qu'après avoir lu ces lettres destinées à
l'intimité, on aime l'homme autant qu'on admire le soldat. La
question de la Dombes a fait éclore une quantité singulière de
brochures, toutes plus remarquables par le style, l'esprit, la
science et le raisonnement que par la charité. En première ligne,
on peut citer un petit poème imprimé à Nantua, et qui ne
manque ni de fantaisie ni de gaîté gauloise. La Batrachopo-
liade, ou le dessèchement de la Dombes, par lianagrobis et Gra-
bolet, a eu deux éditions promptement écoulées ; après la plai-
santerie, les travaux sérieux sont venus, et les esprits se sont
passionnés chaque fois que MM. Valentin-Smith, Pi chat, Dubost,
Guigue et autres sont entrés dans la mêlée. Au milieu des œuvres
purement littéraires, nous signalerons encore les Voix du Rhône,
satires et méditations, drames et comédies, par Besse des Larzes.
Parmi les jeunes écrivains qui abordent volontiers toutes les ques-
tions. M. Besse des Larzes est certainement un des plus ardents.
Ses études philosophiques se retrouvent dans ses vers, et si son
style n'a pas toute la correction désirable , si ses travaux res-
semblent souvent au fruit sauvage cueilli sur un arbre qui n'a
pas été greffé, on sent qu'il y a tant d'énergie et de sève
dans cette rude nature, la tige est si forte et si droite que
tous ses amis sont certains d'en obtenir plus tard des fruits
délicieux. Enfin la nouveauté du jour est un poème dont le sujet
seul serait déjà heureux. Le curé d'Ars à la figure angélique, à
la foi brûlante, à la cltarité sans borne, le curé d'Ars , l'apôtre
moderne de la Dombes, le saint vénéré a été chanté par Ma-
dame Bernard de B., honneur qui eût bien étonné, qui eût
bien désolé même l'humble curé, mais auquel nous ne pouvons
qu'applaudir, car il glorifie la vertu en révélant un poète.
    — Au moment de terminer, nous lisons dans le Progrès du
4 juillet : « La mort frappe sur les nôtres à coups redoublés.
Six jours après Bonnefond, Saint-Jean !
    «L'illustre peintre a succombé, le 3 juillet, à la blessure mortelle
que lui avait causée la perte d'une épouse tendrement aimée.
    « Il avait voulu vivre pour les enfants qu'elle lui avait donnés,
vivre pour l'art qui était sa passion, et lui demander, sinon de
le consoler, du moins de le distraire.
    « Mais ses forces, minées à la longue par le chagrin, excédées
par un travail opiniâtre, ont trahi son courage.
    « Il est mort dans sa 51» année, à l'apogée de sa réputation
et de son talent. »                                    A. V. _.
                      Aimé VINGTMNIER, directeur-gérant.