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                            NÉCROLOGIE.                           73

    M. Bonnefond était né à Lyon, en l'an IV. Il avait donc
04 ans lorsqu'il a été frappé. Ses débuts furent très-brillants, et
 après avoir étudié la peinture sous M. Revoil, il obtenait, en
 1824, la même année que M. Dardel, le grand prix de Rome. A
Rome , il passa six ans en compagnie de bons amis et d'artistes
 éprouvés, tels que MM. Dardel, Chenavard, Vibert. Ils formaient
à eux tous une brillante pléiade qui renvoyait un vif éclat à notre
Ecole lyonnaise, d'où ils étaient tous sortis.
    A la suite de la Révolution de 1830, l'Ecole des beaux-arts de
Lyon ayant été quelque peu désorganisée, M. Prunelle, nommé
maire de la ville, s'occupa de lui rendre son importance, et pour
cela il nomma M. Bonnefond directeur de l'École. M. Bonnefond
avait été désigné par un jury d'artistes, qui avaient placé
 M. Orsel en seconde ligne.
    A dater de ce moment-là , M. Bonnefond se voua tout entier
à la prospérité de l'Ecole , et tout d'abord , il fit table rase des
vieilles méthodes qui consistaient à laisser pâlir pendant deux
ou trois ans les élèves sur des têtes ombrées. Il donna une
grande importance au dessin d'après la bosse et d'après le mo-
dèle vivant. Aussi les succès qu'il obtint furent-ils considérables :
parmi les peintres sortis de ses mains, il a compté un grand
nombre de lauréats. Enfin , l'Ecole des beaux-arts , reconstituée
par le mérite et l'expérience de M. Bonnefond, est devenue
l'inépuisable pépinière des dessinateurs qui portent si haut la
perfection et si loin la vogue des productions de la fabrique
 lyonnaise.
   Malheureusement, la carrière purement artistique de M. Bon-
nefond a été en partie entravée par ses travaux relatifs à l'en-
seignement. Les premières œuvres de ce maître faisaient beau-
coup espérer de lui, et on le posait à Rome comme le rival de
Léopold Robert. Les diverses toiles qui datent de cette époque
sont, en effet, des plus remarquables. Mais, depuis 1831, les
soins donnés à ses élèves ne lui permirent plus de consacrer à la
peinture que de trop courts instants. C'est à peine si en dernier
Jieu il faisait quelques portraits trahissant cette heureuse entente
de la ligne et de la couleur et cette habileté de main qui dis-