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68              LETTUE AU SUJET DES ARMOIRIES.
l'armoirie (il faut employer ce mot faute d'autre ) soit conforme
à l'état politique ou bien autorisée ou décrite par acte officiel.

    Revenons à nos observations :
    1° Il est vrai que Géliot et autres donnent des armoiries à
tout le monde, même à Alexandre-le-grand et à Adam et pourtant
 ne sont-ils pas malgré cela dans le vrai lorsqu'ils blasonnent
 pour des Etats ou des personnes d'une époque plus rapprochée ?
    Cette manie n'est-elle pas une espèce de formule pour abuser
le vulgaire comme les vieux termes de justice ou de médecine
 qui n'en imposaient à aucune des personnes éclairées du temps?
 Du reste vous remarquerez, Monsieur , en relisant avec soin, que
je ne donne qu'avec bien des réticences les armoiries de Lyon-
 Bourgogne et de Lyon sous les archevêques.
    Mon but est de dire: sous les rois de Bourgogne, si Lyon se
 souciait d'avoir des armoiries, selon tel auteur, elles étaient :
 de gueules au lion d'or, au chef bandé d'or et de gueules de
 six pièces, ce qui n'est pas tout à fait conforme à ce qu'on a dit
jusqu'à ce jour, et cela m'a conduit à faire un peu d'histoire et à
chercher la filiation de ces armoiries jusqu'à celles de i320 .
    2° Vous avez la bonté de me rappeler mon erreur au sujet
de la cession du comté de Lyon comme dot de Mathilde; elle est
impardonnable après les preuves que vous me citez.
    3° Il y a certainement beaucoup d'arbitraire dans les symbolis-
mes d'émaux ; mais ce n'est pcut-èlre pas une raison pour les re-
pousser lorsqu'ils sont conformes au bon sens ; l'or a partout
le pas sur l'argent.
    4° Venons à l'anecdote d'Ame de Talaru, si elle est vraie, elle
prouverait que, suivant Paradin, les archevêques avaient déjà
donné des armoiries cà la ville de Lyon, et qu'Ame de Talaru
était courroucé parce que MM. les Lyonnais avaient ajouté
le chef de France et s'étaient permis, sans son agrément, de les
faire sculpter aux portes de la ville. Ce courroux était bien natu-
rel. Je vous le répète, l'armoirie de ville est pour moi une
marque dont le chef peut expliquer l'état politique auquel la
ville est assujétie, et non un privilège de noblesse.