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A LYON. 57 On retrouve dans le caractère architectural de l'église de Saint-Georges , cet éclectisme de bonne école dont toutes les œuvres du savant artiste portent l'empreinte irrécu- sable. -L'extérieur de ce charmant édifice, que l'on regrette de ne pas voir encore achevé, est d'une sobriété d'ornementation peu commune a l'art du XVe siècle, mais calculée avec un tact infini pour laisser valoir un ensemble de lignes de l'effet le plus satisfaisant. La pensée créatrice conserve invariablement partout son unité; partout on la retrouve avec un cachet particulier de distinction et une rare noblesse de style. Il y a dans le thème général une harmonie si parfaite et une telle lucidité de com- position, qu'il ne vient pas a la pensée de l'observateur de vouloir apporter la moindre modification dans l'agencement ou dans les proportions respectives de telle ou telle partie du monument. On admire, avec raison, la simple flèche ardoisée qui s'élance du sommet de l'élégante tour octogone du clocher; on mesure de l'œil la sveltesse de ces longues fenestrelles dans lesquelles se détachent, au dessus de leurs auvents de chêne, les belles découpures de leur tympan. Si beaucoup de monuments même d'un style somptueux n'impressionnent que faiblement et captivent si peu l'attention de la foule, c'est que l'idée principale n'est pas intelligible à première vue et ne se dessine pas avec clarté et précision comme dans les compositions des grands maîtres. Or, le sentiment populaire a déjà salué depuis longtemps la délicieuse église de Saint-Georges, et ces témoignages spontanés d'admiration qui partent de poitrines plébéiennes, ne sont pas a dédaigner; car si cette approbation solennelle ne s'adresse pas toujours sans exception à toutes les œuvres réellement remarquables, on ne peut nier, cependant, qu'elle