page suivante »
ARQUEBUSIERS DE LYON. 27 camp et les environs, soit pour les quartiers éloignés, sont si exactement suivis qu'aucun fâcheux incident n'en put trou- bler la tranquillité. Les arquebusiers, (ceux-ci étoient les gardes du Consultât), commandés sont attentifs ; les déta- chements des quartiers campent sous la (ente, dans les places voisines ; les quartiers de garde la montent en entier, et celuy de la rue Belle-Cordière la montera en parade dans ce jour du festin : précautions qui conservent lescitoïens, et assurent les étrangers dans le tumulte inévitable des célèbres festes. Messieurs les Chevaliers de la compagnie lionnoise donnent aussi toute leur attention à ce que messieurs les Chevaliers des autres compagnies soient conlens de leur séjour. Dès leur arrivée en cette ville, ils font distribuer, chaque matin, aux compagnies du vin de Bourgogne et de la glace à suffisance, ce qui doit estre continué pendant la durée du prix. Ils sça- vent que des chevaliers campés auroient lieu de se plaindre si les provisions pour le jour de l'alte (sic) n'esloient déli- cieuses et abondantes, les vins exquis, les mets, les fruits excellens, afin de faire bonne contenance au Champ-de- Mars. C'eslà quoy ils ont pourvu de leur mieux. Toutes les compagnies observèrent, le malin de ce jour, le même cérémonial que le jour d'hier. Dès qu'elles furen arrivées au camp, messieurs les chevaliers nommés de chaque compagnie continuèrent à tirer au pas. Il s'y fit beaucoup decoupsde noir, car on entendit souvent les tambours battre des chamades au devant de divers logements, lorsqu'un des chevaliers avoit mérité celte félicitation. On battit aussi des bans pour assembler messieurs les officiers sur des coups à décider, où tout se passoit avec bien de (sic) politesse et d'équité (1). (1) On reconnaît là une de ces locutions populaires locales, qui ne sont pas près de disparaître du vocabulaire lyonnais.