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28                      ARQUEBUSIERS DE LYON.

   Les dames, et singulièrement les étrangers, témoignèrent,
que l'empressement de voir les logemens de messieurs les
chevaliers estoil contrarié par la foule du peuple et par les
barrières fermées pour elles ; messieurs les officiers des com-
pagnies les leur firent ouvrir, et les gardes eurent ordre de
les faire entrer. Le nombre en fut assez grand d'abord, ce
qui augmenta insensiblement jusqu'à remplir tous les loge-
mens. Messieurs les chevaliers, si polis en toutes leurs ma-
nières, en firent parfaitement les honneurs. Les rafraîchis-
sements furent abondants et galamment présentés, ce qui
n'empêcha pas messieurs les chevaliers d'aller remplir leurs
devoirs aux deux pas, et de continuer à tirer jusqu'à la fin
du jour.
   Nous entendîmes alors tous les tambours des compagnies
battant la retraite, et nous vîmes messieurs les majors qui con-
duisoient les cibles qui avoient servy ce jour là, garnies, à cha-
que trou déballe, par une cheville étiquetée du nom du tireur.
Et elles furent portées, comme celles qui avoient servy hier
aux pas, chez M. Ruffier, aide-major de la ville, et la clé
du cabinet où elles furent renfermées fut de môme déposée
entre les mains de M. de Bellet, capitaine de la colonelle (1),
seureté toujours observée.

   VII. Pendant l'après dinée, on fut occupé aux préparatifs
du grand souper que la compagnie de Lyon devoit donner
aux compagnies des villes invitées. On fui attentif à tout ce
qui pouvoit rendre le camp lonl brillant ; la quantité de lus-
Ires pendans autour des tables parut insuffisante, et, quoique
ces tables dussent eslre éclairées de cinquante girondoles de
cire blanche, on ajouta encore des lampions sur toute la
façade de la grande salle, sur les moulures du grand cintre,

  (1) C'est-à-dire du personnage de la Place Confort qui, ayant la préémi-
nence sur les autres quartiers de la ville, s'intitulait : compagnie colonelle.