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CHRONIQUE LOCALE. L'espace nous manque ponr la riche moisson de faits, d'événements que nous avions recueillis ce mois-ci. Nous condenserons nos gerbes, et peut- être pourrons-nous faire tout entrer dans un local restreint. Notre ville a vu arriver des hôtes illustres, et à l'un d'eux elle a fait une royale réception. Le prince Constantin, frère de l'empereur de Russie, avait traversé Lyon sans s'arrêter. Plus désireux de connaître la seconde ville de la France, le roi de Bavière a passé deux jours au milieu de nous, et pen- dant ce peu d'instant, il a visité avec un intérêt dont les Lyonnais lui ont su bon gré, nos monuments, nos hospices, nos musées, nos ateliers , nos forts ; il a fait son pèlerinage à Fourvière et contemplé les magnifiques horizons qui entourent notre cité. Le dimanche T7 mai, il nous quittait, laissant au milieu de notre population des souvenirs pleins de sympathies. Le 20, Monseigneur de Belley faisait son entrée dans son nouveau diocèse, et après avoir été complimenté à Miribel , première paroisse de sa juridic- tion, se dirigeait vers sa ville épiscopale où il était reçu par toute la popu- lation ; citons encore le célèbre Père Ventura , dont on n'a su la présence que par les journaux, et passons les autres. — Le musée de Lyon s'est enrichi de quatre nouveaux tableaux , qui ont été placés le dimanche 3 mai. Le premier, la Toilette d'une fiancée, par M. Jobbé-Duval, a été donné à la ville par Sa Majesté l'Empereur. Le deuxième , Ruines et terrasse du château de Grignan (Provence), par M. Gustave Girardon, a figuré à la dernière exposition et a été acquis, pour la galerie des peintres lyonnais , par les soins de M. le Sénateur. Le troisième, représentant des fruits, attribué à l'école espagnole, a été acquis aussi par les soins de M. le Sénateur. Enfin, le quatrième , donné au musée par M. Lavcrgne père, représente le fils de Rubens, peint par son père. —Le 23 a eu lieu , dans l'église de Saint-François, la consécration de la nouvelle chapelle de la Vierge , construite sous la direction de M. Benoît, architecte. La partie sculpturale a été confiée à M. Morel , la statue de la Vierge est duc au ciseau de M. Fabisch. — C'est le 7 de ce mois que le chemin de fer de Lyon à Seyssel a été ouvert au public. — Décidément l'espace nous fait défaut, et nous ne pouvons rappeler ni les succès de M. George HainI à Paris, ni ceux de nos trois Sociétés de mu- sique lyonnaises au concours de Melun, ni les fêtes de Montbrison à propos du concours régional auquel ont pris part quinze départements, ni la ca- valcade de bienfaisance de Vienne, ni le départ de Renard, ni les repré- sentations si suivies et si applaudies de M,ne Cabel , ni l'apparition d'un volume, chef-d'œuvre de typographie, édité par un bibliophile célèbre M. Yemeniz , ni enfin l'espoir de notre ville de voir M. de Laprade au fauteuil de M. Alfred de Musset, bonne acquisition pour l'Académie , nous ne signalerons que le changement de la direction de nos théâtres qui, au premier juin, passe des mains habiles et heureuses de M. Halanzier aux mains de M. Delcstang , à qui nous souhaitons toutes les chances et toute la bonne fortune de son prédécesseur. A. V. Aimé VINGTRINIEU, directeur.