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                    RÉVOLUTION DE SUÈDE EN 1 7 7 2 .                       469

 attaque imprévue, s'il en survenoit. Cet argent au reste ne
 seroit employé que dans le cas d'une nécessité aussi urgente
 qu'évidente. Voilà ce qui concerne l'extraordinaire.
    » Quant aux dépenses ordinaires, on évalue l'entretien de
la Noblesse pour chaque mois a 300,000 dahlers, celui des
Prêtres à 100,000, et celui des Bourgeois et des Paysans, à
 120,000; en tout, pour chaque mois, 520,000 dahlers. On
ne peut évaluer exactement cette somme en monnoie de
France ; le change est sujet à varier, et l'on ne peut juger si
ce sera avec avantage ou désavantage
    » La nation divisée entre elle ne s'accorde qu'en un seul
point, c'est de se mettre a l'encan et de tirer le parti le plus
avantageux de sa prostitution. Les puissances étrangères
ont accoutumé les individus a se croire nécessaires au sou-
tien de leurs vues ; on ne peut compter sur eux qu'en les
alimentant et les défrayant journellement. Les honnêtes gens
contents de ne point participer a la corruption générale, ne
font aucun effort pour en arrêter les progrès et pour en dé-
tacher les adhérents ; ils ne rougissent pas même d'être les
organes de leur cupidité (1). »

   (1) La dépêche suivante n'a aucun rapport aux affaires de Suède; nous
la citons seulement pour montrer l'aveuglement du ministère de France,
qui entrait dans les plus minutieux détails pour une diète de Suède, et qui
ne prévoyait pas les dangers dont la France était menacée par l'Autriche
et par la Prusse,                           .
   » N° 7. Le roi de Suéde m'ayant fait l'honneur de me dire dans une
promenade, qu'il avoit écrit au roi depuis son retour, et que, faute de
chiffre , il n'avoit pu lui laire part d'une remarque intéressante qu'il avoit
faite à Berlin, mais que nous étions trop observés pour qu'il peut m'en
parler lui-même, et que, si je voulois m'adresser au baron de Scheffcr, il
m'en instruiroit avec détail ; j'ai saisi l'occasion de rencontrer celui-ci, qui
est rarement en ville, pour tirer des notions si intéressantes. Suivant ce
qu'il m'a confié, il y a une correspondance très-amicale et très-suivie entre
le roi de Prusse et l'Empereur. Un certain abbé Bartiani, chanoine de Bres-