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                RÉVOLUTION DE SUÈDE EN 1772.               463

 miner en si peu de temps toutes les raisons pour et contre
 la convocation d'une diète extraordinaire. Le roi déclara
 qu'il prenait cette réponse pour un refus, se leva et sortit
 du sénat.
    De retour dans son appartement, S. M. envoya le prince
 royal, accompagné de plusieurs officiers, au collège de la
 Chancellerie, demander formellement l'estampille dont on se
 servait pour suppléer à la signature du roi.
    La Chancellerie ayant refusé de satisfaire a cette demande,
le prince se rendit aux autres collèges, déclara que S. M.
 s'était démise du Gouvernement, et donna un exposé imprimé
des raisons de son abdication.
    Le Sénat fit, par une espèce de proclamation, la tentative
de continuer son administration pendant les dix-huit mois
qui devaient s'écouler jusqu'au terme ordinaire de la convo-
cation des Etats ; mais les principaux collèges répondirent,
que par les lois fondamentales de Suède, ne pouvant pas plus
gouverner sans Roi que sans sénat, ils resteraient dans
l'inaction jusqu'à ce que les états fussent convoqués.
    Par cette réponse, le pouvoir exécutif demeura suspendu;
le Sénat sentant alors qu'il ne lui était plus possible de gou-
verner l'Etat, se détermina à convoquer la diète. Ce qu'avaient
prévu les sénateurs arriva : ils furent tous déposés, et ceux
qui les avaient précédés furent rappelés.
    La France triompha, le roi de Suède reprit son autorité,
et les deux partis, élevés, abaissés tour a tour, suivirent les
impulsions étrangères qu'ils reçurent.
    Frédéric Adolphe mourut d'apoplexie le 12 février 1771.
Gustave III, son successeur, était alors en France. On lui
expédia des courriers pour hâter son retour.
    Une diète allait être convoquée. Les deux partis redou-
blèrent d'intrigues pour que les nominations leur fussent
favorables. Les Bonnets annonçaient les intentions les plus