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412 BIOGRAPHIE FORÉZ1ENNE. L'année 1603, led. R. Père Coton fut appelé en cour par Henry-le-Graud, et y fit plusieurs prédications, en diverses villes, a la suite de sa dite Maieste, auec tant d'aprobation, que dans la mesme année sa dite Maieste commandât a Mre de Villeroy de travailler au rétablissement des Pères Jésuites, ce qui fut exécute a la poursuite des PP. Arnau et Coton, auquel R. Père Coton, le Roy commandât dcs-lors de le suiure, disant hautement qu'il n'auoit pas oui son semblable. Il le faisoit souvent prcscher au Louurcs, alloit a ses prédications , lauoit toujours auprès de luy quand il prenoit ses repas (ce que moy qui escrit ce petit récit ay vu plusieurs fois). L'archeuesque d'Arles estant decede, le Roy dit a notre Père quil le luy donnoit, mais il l'en remerciât a cause du veu qu'il auoit fait de renoncia- tion a toutes les dignités eclesiastiques dont sa dite Maieste lestimal dauantage. Le second iour de l'année 1604, le dit Esdit de rétablissement fut pose au parlem. de Paris com. il auoit este auparavant en tous les autres parle- mens de France. — Les affections du Roy sacrurent plus cnuers le Père Coton quil le traitoit comme pair et familier, ce qui luy causât plusieurs enuieux et calomniateurs, principalem. des hérétiques qui disoient hautem. que le Roy Henry deuiendroit bigot et superstitieux s'il continuoit. Le 13 de janvier 1604, com. le Père se retiroit dans son carosse en son logis, un incognu luy donnât un coup d'espee au col, entre lartere de la respiration et celle de la voie, sans affecter néanmoins ni l'une ni l'autre dont le Roy fut fort fâché et courouce quil recommanda a ses médecins et chirurgiens de le traiter com. soy mesme, de telle façon quil fut guéri en peu de temps et preschat au couuent en presen. de leurs maiestes et de toute la cour, aucc les grands aplaudissements. L'an 1606, la bienueillance de Henry quatre croissant, il accordoit au Reuer. Père Coton tout ce quil lui demandoit pour sa société, et luy aiant dit qu'il ne demandoit aucune chose po. soy et q. vouloit luy faire un présent, sa Maieste luy proposa, vous auez refuse lareheuesche dArles, le pape Paul cinquième, nouucllem. créé, ne me refusera pas un chapeau de cardinal sur son nouuel auenement, vous ne le deuez pas refuser puisque MM. les cardinaux Tolet et Bellarmin l'ont accepte, allors le R. Pcre Coton sen défendit par la raison prédite de ses vœus, et après des grands remer- ciemens et suplications, sa dite maieste luy repondit ie suis bien marri que vous me liez la langue et les mains, je ne vous en parlerai jamais plus, continuez moi votre amitié. Enuiron ce temps notre R. Père Coton obtint de sa dite maieste des bénéfices et bons reuenuspo. les collèges de Limoges, Molins et la Flèche, Vienne et Cistcron, Roanne, Ambrun et Neuers.