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406 LITTÉRATURE. quoique Irès-riche et libre, par la mort de son père, sa con- duite ne s'écarta jamais de la saine moralité. Voici le portrait tracé dans sa biographie, attribuée à Suétone : fuit morum lenissimorum, verecundiœ virginalis, pielatis erga malrem et sororem et amitam exemplo sufficientis. Il fui de mœurs très-douces, d'une pudeur virginale, beau de sa personne, et d'une tendresse exemplaire envers sa mère, sa- sœur et sa tante. On aime à l'entendre, dans sa 5 e satire, remercier le philosophe Cornutus, qui protégea sa jeunesse, contre les dangers dont elle était entourée, alors qu'au début de la vie de joyeux compagnons lui montraient le chemin de la Suburre, quartier servant de réceptacle à tous les vices de la grande ville: Quumque iter ambiguum est, et vitœ nescius error Diducit trépidas ramosa in compila mentes, Me libe supposui : teneros tu suscipis annos Socratico, Cornute, sinu Lorsque la voie était incertaine, et que l'erreur, ignorante des choses de la vie, conduisait mon âme agitée, au milieu d'un carrefour, où aboutissaient différentes routes, je me soumis à la direction ; et toi, Cornulus, tu abritas ma tendre jeunesse, sous les leçons de Socrate. Celle reconnaissance de Perse pour son maître indique l'homme de cœur, l'homme décidé à ne pas abandonner les errements de la constance et de l'honnêteté. Noire poète n'eut pas à combattre bien longtemps, car il mourut à l'âge de 28 ou 30 ans, au milieu du règne de Néron. Pour donner une idée de la morale de Perse, j'ai essayé d'imiter sa seconde satire, qui a spécialement trait à la religion, aux rapports qui doivent exister entre l'homme et la divinité. 11 m'a semblé que la haute morale, contenue dans cette pièce, faisait un admirable contraste avec la vie