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370                       BIBLIOGRAPHIE.
 trouver, et que par sa force il estendoit et ouvroit legièreinent
à ses deux mains quatre fers de chevaux tous neufz. »
    La partie la plus intéressante de la publication de M. de Terre-
basse consiste dans ses préliminaires historiques et généalogiques.
    L'auteur a résumé dans cinquante pages écrites d'une manière
à la fois élégante et sévère , tous les documents historiques qui
peuvent faire connaître Gérard ; son travail trahit une grande
sûreté d'investigation , le soin minutieux d'un religieux de la
congrégation de Saint-Maur et la patience d'un antiquaire. Tou-
tes les questions y sont traitées avec le même soin : questions
ardues que la fantaisie du romancier et l'obscurité des légendes
avaient pour ainsi dire rendu insolubles. En faisant le récit
des luttes sanglantes soutenues par Gérard avec une fortune di-
verse , tantôt victorieux et tantôt vaincu, M. de Terrebasse n'a
garde d'oublier des questions d'un ordre moins élevé, mais non
moins intéressantes à étudier ; il nous donne la généalogie du
comte et de Bertlie , sa femme ; il nous apprend quelles étaient
leurs possessions, leurs demeures, leurs châteaux forts, jusqu'à
leurs fondations pieuses , le lieu de leurs sépultures et de celles
de leurs enfants, tout y est abordé , discuté et résolu avec la
plus sure critique. C'est en quelque sorte une création.
  Je ne puis résister au plaisir de citer une des pages les plus
remarquables de ce travail :
   « Après une sanglante bataille, que Charles le Chauve livra à
Gérard , et dans laquelle ce dernier fut mis en déroute aux
environs de Pontarlier, le comte erra de ville en ville, réduit au
rôle de fugitif dans une de ses places fortes.

   « A la suite de cette défaite où pourtant il ne périt pas, Gé-
rard fut contraint de se réfugier dans un autre de ses châteaux,
dont l'histoire n'a pas conservé le nom. Le vainqueur marcha sur
Vienne, mais le comte avait confié la défense de cette ville à
Berthe, sa femme, cl derrière les remparts romains se trouvait
une âme romaine. Rien ne l'intimida, ni la dévastation de la
campagne, ni l'incendie des faubourgs. Il fallut former un siège
en règle, et au bout de deux mois d'attaques infructueuses,